À l’atelier de Clichy, la direction a reculé22/09/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/09/2773.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

À l’atelier de Clichy, la direction a reculé

Au prétexte d’être compétitive dans la course aux appels d’offres pour les transports ferroviaires régionaux, la SNCF cherche par tous les moyens à augmenter la productivité des cheminots.

Pour proposer de nombreux trains sans acheter le matériel correspondant en quantité, la SNCF cherche par exemple à faire faire la maintenance à toute heure, et notamment la nuit.

Cette dégradation des conditions de travail s’accompagne d’un management de plus en plus agressif de la part de la hiérarchie. C’est dans ce contexte que, fin août, la direction de l’atelier de Clichy, où est réalisée la maintenance des trains de Normandie, a annoncé à une équipe de dépanneurs qu’ils allaient devoir travailler sur de nouveaux horaires à partir du 5 septembre. Le nouveau roulement impliquait une aggravation des conditions de travail, avec notamment davantage de travail de nuit. La direction comptait imposer tout cela sans compensation financière conséquente. Mal lui en a pris.

En effet la quasi-totalité de l’équipe s’est mise en grève immédiatement, exigeant l’abandon des nouveaux roulements. Après dix jours de grève, la direction a dû accepter de réunir de nouveau les travailleurs. Ce jour-là, une vingtaine de collègues des autres équipes ont « posé la caisse » en soutien aux dépanneurs et avec la conscience qu’ils sont, eux aussi, menacés par l’entrée en vigueur de nouveaux roulements comportant plus de nuits travaillées.

Devant la mobilisation, la direction a reculé et, jusqu’à nouvel ordre, les nouveaux roulements ne s’appliqueront pas. Ce sera un appui pour les combats à venir, qui pourraient être nombreux. En effet la SNCF et les autres patrons du ferroviaire veulent, au prétexte d’une compétition qu’ils organisent eux-mêmes, tirer plus de profit de chaque travailleur. D’un autre côté, le mécontentement grandit face au management, aux bas salaires et au manque d’embauches.

Les travailleurs de l’atelier de Clichy ont montré qu’ils pouvaient mettre un frein aux projets de la direction. Il faudra renouveler cette démonstration à une tout autre échelle pour contrer les attaques.

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