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Leur société
Fonctionnaires sous-payés : indexer les salaires sur l’inflation réelle !
« Au 1er octobre, aucun fonctionnaire ne se retrouvera au-dessous du smic », a déclaré le 21 septembre Amélie de Montchalin, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, à l’ouverture de négociations avec les syndicats sur les salaires des fonctionnaires.
Il faut dire que la grille des salaires des fonctionnaires comporte un indice minimum différent du smic. Avec la hausse du smic de 35 euros brut prévue en octobre des centaines de milliers d’agents des catégories les plus basses, B et C, se retrouveront avec un salaire inférieur à ce qui devrait légalement être le minimum. Ce n’est pas une nouveauté : après chaque hausse du smic, même la plus minime, une indemnité différentielle est versée à ces agents, pour que les pouvoirs publics soient en conformité avec la loi, mais cela n’en fait pas une hausse des salaires, qui restent très bas.
Déjà, un rapport de l’Insee de juillet établissait que les salaires des fonctionnaires avaient baissé en moyenne de 0,1 %. Leur blocage, décidé en 2009 sous Sarkozy, n’avait été interrompu qu’en 2016, Hollande ayant accordé un petit 1,6 % d’augmentation, à l’approche des élections de l’année suivante. Pendant ce temps, même si l’inflation avait pu être officiellement inférieure à 1 % certaines années, elle était la plupart du temps évaluée entre 1 et 2 %. Du fait de l’évolution du prix des loyers, des produits de première nécessité, du gaz et de l’électricité, les agents des catégories les plus basses de la fonction publique ne s’en sortent plus avec leur salaire bloqué. Il leur devient de plus en plus difficile de se loger correctement, surtout dans les grandes villes ; beaucoup sont ceux qui se passent de soins, faute de pouvoir payer une mutuelle, et rognent sur tous les postes de dépenses.
Que sortira-t-il de ces négociations à froid, où le gouvernement a toutes les cartes en main ? À condition encore que la ministre tienne sa promesse, une indemnité différentielle pour arriver au minimum légal ne changera rien au fait que ces salaires sont de toute façon insuffisants, ne serait-ce que pour compenser les hausses de prix. Les syndicats réclament la revalorisation du point d’indice, qui sert de base au calcul des salaires. C’est certes la mesure indispensable et égalitaire qui permettrait de réelles augmentations, à condition toutefois qu’elle soit importante et indexée par la suite sur la hausse des prix.
Pour les millions de fonctionnaires qui, mal payés et mal considérés, jouent pourtant un rôle indispensable dans la vie sociale et économique, la revalorisation régulière des salaires pour suivre la courbe de l’inflation est une revendication vitale.