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- Lutte ouvrière n°2769
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Leur société
Reprise économique : toujours la guerre contre les travailleurs
Le ministre de l’Économie, Le Maire, est content de lui. Grâce à l’action du gouvernement, prétend-il, le ciel se dégage pour l’économie du pays. Il annonce une croissance de 6 %, un chiffre du chômage descendu à 8 %, et prétend que les faillites en chaîne prévues du fait de la crise sanitaire n’ont pas eu lieu.
Mais Le Maire est volontairement imprécis sur ce qu’il y a derrière ces chiffres. La croissance intègre les profits faramineux des grandes entreprises, sans commune mesure avec une reprise de l’activité. Quant à la reprise de la consommation, cela dépend du point de vue qu’on adopte : si les succès de l’industrie du luxe montrent que les milieux fortunés dépensent à tout-va, les travailleurs ont des fins de mois plus difficiles et qui commencent de plus en plus tôt.
Les aides aux entreprises, sous forme de paiement du chômage partiel et d’allègements fiscaux notamment, qui ont coûté 250 milliards d’euros à l’État, prennent fin le 30 août. Il faut croire que l’économie ne redémarre pas toute seule, car Le Maire n’exclut pas de prolonger les aides pour les secteurs défaillants. De quoi continuer à gonfler la dette publique, qui atteint un record, et dont le poids retombera tôt ou tard sur la population.
Le chômage frappe toujours pratiquement 6 millions de personnes. 800 000 chômeurs pointent à Pôle emploi depuis plus d’un an. Le taux de chômage des plus de 50 ans augmente et un jeune actif sur cinq est toujours sans emploi. La réforme de l’Assurance chômage va aggraver la situation des travailleurs privés d’emploi, de même que la baisse de l’indemnisation du chômage partiel, qui sera de 72 % du salaire net dans toutes les entreprises au lieu de 84 % pendant la crise sanitaire. Pour les travailleurs qui alternent les contrats en CDD ou en intérim et les périodes de chômage, comme pour ceux qui sont en CDI, la crainte d’être privé d’emploi persiste.
L’optimisme économique du gouvernement se nourrit de ses attaques contre les travailleurs, à travers les réformes des retraites ou de l’Assurance chômage, ou des facilités accrues de licencier accordées aux employeurs. Tant il est vrai que l’exploitation des travailleurs est le gage de ces profits rebondis qui caractérisent une économie capitaliste en bonne santé.