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Centrafrique : les terroristes et ceux qui les payent
Castel, multinationale française du vin, est accusé par l’ONG américaine The Sentry (La Sentinelle) de financer des groupes terroristes en Centrafrique.
Une de ses filiales, la Sucaf, Sucrerie africaine de Centrafrique, assurerait depuis six ans la sécurité de son usine et de ses champs de canne à sucre par des dons en argent, en matériel et en carburant aux groupes armés qui contrôlent la région.
Le principal bénéficiaire de ses largesses se nomme benoîtement l’Unité pour la paix en Centrafrique et est accusé de multiples massacres. Ses deux chefs auraient reçu en cinq ans 260 000 dollars, sans compter les cadeaux en nature.
Cet achat de protection est pratique courante dans les pays pauvres. Quand le gouvernement est fort, on achète ministres et militaires. Quand le pays est en proie à la guerre civile, on fait de même avec les milices, groupes armés ou gangs ayant localement le pouvoir.
Le cimentier français Lafarge ne faisait pas autre chose quand en Syrie il finançait l’État islamique, pour maintenir en service son usine de ciment ; une pratique dont le quai d’Orsay n’ignorait rien.