Semat – La Rochelle : l’exploitation made in France21/07/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/07/2764.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Semat – La Rochelle : l’exploitation made in France

L’entreprise Semat (groupe Zoeller) produit des camions de collecte d’ordures et des balayeuses de rue dans son usine de La Rochelle qui compte 240 salariés. Elle a fait partie d’une liste de 126 entreprises sélectionnées pour la Grande Exposition du « Fabriqué en France » qui s’est tenue les 3 et 4 juillet à l’Élysée.

C’est une démonstration probante, s’il en était besoin, que le « produire en France » peut très bien s’accommoder des conditions d’exploitation les plus dures. L’usine, aux installations vieillissantes, est dangereuse et insalubre : la toiture est amiantée, on y respire les fumées de soudure, susceptibles de contaminer le sang en métaux lourds. Un intérimaire a été grièvement blessé en 2019 dans l’explosion suivie de l’incendie d’une cabine de peinture. Des militants syndicaux de l’usine avaient pourtant sonné l’alerte, sans résultat, sur les risques d’arcs électriques résultant de mises à la masse défectueuses dans ces cabines de peinture obsolètes et aussi sur le stockage dans ces cabines de fûts de diluants, cause de l’incendie, et le fait que l’ouverture de la porte d’une cabine était bloquée par la dépressurisation.

Dans cette usine de tradition ouvrière combative, les conditions de travail s’aggravent aussi du fait des pressions qui s’intensifient. La nouvelle direction est tellement zélée pour tenter d’intimider les militants et tous ceux qui relèvent la tête qu’elle se met hors des clous. Déjà condamnée en février dernier pour abus du statut d’intérimaire, elle vient d’être déboutée par la justice d’une plainte contre un responsable syndical de l’usine, qu’elle mettait en cause pour son témoignage en faveur de salariés. Elle a aussi sanctionné des ouvriers d’un avertissement pour non-respect de leur temps de travail, alors qu’ils exerçaient leur droit de grève – ce qui lui vaut d’être attaquée aux Prud’hommes par ces salariés pour entrave à ce droit. D’autres travailleurs l’attaquent aux Prud’hommes pour faire retirer des avertissements pour non-respect de la distanciation sociale – un comble dans cette entreprise qui met en danger la santé et la vie de ses ouvriers au quotidien.

Alors l’Élysée ne s’est pas trompé en sélectionnant la Semat pour sa vitrine d’exposition. Sa direction y a bien mérité cette place comme digne représentante de l’exploitation Made in France.

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