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- Lutte ouvrière n°2764
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Leur société
Loi sanitaire : une nouvelle arme patronale
Pour assurer la mise en œuvre concrète de l’extension du passe sanitaire décidée par Macron, le gouvernement a soumis au Parlement une nouvelle loi sanitaire. Celle-ci introduit un nouveau motif de licenciement : le refus de la vaccination.
Le texte de la loi n’est pas encore définitif mais, dans les faits, un salarié des multiples secteurs en contact avec du public qui refuse de se faire vacciner pourra être licencié au bout de deux mois. Cela concerne plusieurs millions de travailleurs, dans de multiples secteurs, bien au-delà de la santé ou de l’aide à la personne. Le gouvernement a introduit une étape intermédiaire avant un licenciement définitif : il devra convoquer le travailleur réticent à un « entretien à visée pédagogique ». Mais si la pédagogie patronale n’a pas suffi à convaincre, au bout de deux mois de suspension, sans salaire donc, le salarié pourra être licencié « s’il ne peut pas présenter un schéma vaccinal complet ».
Sous couvert de lutte contre la pandémie, la loi donne une nouvelle arme au patronat pour contrôler la vie des travailleurs et les soumettre à son diktat. Car, au-delà des intentions et du texte précis de cette nouvelle loi, la réalité des rapports de force dans de nombreuses entreprises fait que bien des patrons l’utiliseront pour se débarrasser de travailleurs pas assez soumis à leur goût.
Déjà, les lois sanitaires en vigueur sont utilisées par de petits chefs pour sanctionner des travailleurs sous prétexte qu’ils ne portent pas correctement le masque ou pour réduire voire supprimer des pauses et limiter l’accès aux espaces communs au nom du respect des distanciations sociales. Elles aident les patrons à entretenir un climat de soumission. Depuis plus d’un an, pour disperser des rassemblements ou des piquets de grévistes, la police et la gendarmerie ont multiplié les amendes pour « non-respect des distanciations sanitaires ».
La nouvelle loi renforce l’emprise des patrons sur les travailleurs et l’arsenal dont ils disposent pour se débarrasser de ceux qu’ils considèrent comme des fortes têtes. Ceux qui refuseront de se soumettre à la vaccination, par conviction, par crainte ou tout simplement parce qu’ils ne veulent pas obéir au doigt et à l’œil, risqueront leur poste. La grande majorité des travailleurs, parce qu’ils ne peuvent se permettre de perdre leur emploi, obtempéreront. Mais avec le sentiment de subir une nouvelle contrainte.
Le passe sanitaire obligatoire est une attaque antiouvrière de plus qui aidera gouvernement et patronat à imposer toutes celles en préparation. C’est pourquoi il ne faut pas l’accepter.