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JO de Tokyo : pandémie ou non, la course au fric continue
Après un report d’un an, le Comité international olympique (CIO) et le gouvernement japonais ont décidé de maintenir les Jeux olympiques, malgré la recrudescence de la pandémie.
« Les JO, symbole de la victoire sur le virus » : tel était le slogan lancé en septembre dernier par le Premier ministre japonais, Yoshihide Suga. Aujourd’hui, la plupart des épreuves se dérouleront à huis clos, et ces JO sont plutôt le symbole de l’incapacité des États à lutter contre le virus.
Ainsi, au Japon, un des pays les plus riches de la planète, à peine 15 % de la population a été entièrement vacciné. Le gouvernement japonais entend maintenir les Jeux contre l’avis de la majorité. Le président de l’Union nationale des médecins a jugé « irresponsable » l’entêtement du gouvernement à réunir dans un même lieu 80 000 personnes venues des quatre coins du monde. Plusieurs cas de Covid se sont déjà déclarés dans le village olympique malgré des précautions sanitaires présentées comme drastiques. Celles-ci entraînent en outre une ponction dans le système hospitalier déjà au bord de la saturation du fait de la propagation du variant Delta.
C’est le CIO qui est le principal responsable du maintien de ces Jeux. Annuler ceux-ci sans son accord équivaudrait pour l’État japonais et la ville de Tokyo à une perte sèche de plus de 14 milliards d’euros. Or, pour le CIO, il n’est pas question de reporter une nouvelle fois les Jeux, décision qui le mettrait, lui, dans l’obligation d’honorer des contrats qui se chiffrent en milliards, avec des sponsors et des chaînes de télévision.
Ainsi Coca-Cola, partenaire des JO depuis 1928, a renouvelé son contrat jusqu’en 2032 pour un montant que le Financial Times estime à 3 milliards d’euros. Pour la même période, la chaîne NBC Universal a obtenu les droits de diffusion aux États-Unis pour 7,65 milliards de dollars. Quant à France Télévisions, elle aurait déboursé 140 millions d’euros pour quatre JO, dont ceux de Tokyo.
Variant Delta ou pas, c’est toujours le virus du profit qui l’emporte.