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- Lutte ouvrière n°2761
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À Renault-Douai : visite présidentielle… aux patrons
Lundi 28 juin, Macron est venu à l’usine Renault de Douai pour illustrer sa politique du Choose France, consistant à faire miroiter la création d’emplois en France grâce à l’arrivée des investissements étrangers.
Bien sûr, il n’était pas question de discuter du chômage et de la précarité qui continuent de s’accroître dans le pays. Restant positif, il voulait parler plutôt de l’avenir radieux promis au nouveau pôle Renault ElectriCity et à l’implantation sur le site d’une gigafactory du groupe chinois Envision, qui promet de produire des batteries pour voitures électriques. Macron, emporté par son élan, a même parlé de cette « vallée européenne de la batterie électrique », dont même les spécialistes disent que c’est un pari !
De son côté, le directeur du pôle Renault ElectriCity a déjà annoncé qu’il voulait augmenter la productivité, renégocier les conditions de travail, rendre chaque ouvrier responsable de la qualité, compacter l’usine, etc.. Comme il l’a dit à un journal patronal : « Il faut ramener les coûts de production à 3 ou 4 % de la valeur d’une voiture, ce dont on est loin aujourd’hui à Douai. » Les promesses d’emplois ne seront peut-être pas tenues, mais ces promesses-là, on sait déjà que le patron voudra les tenir.
Malgré cela, tous les syndicats ont signé l’accord qui crée la filiale Renault ElectriCity en regroupant les trois sites nordistes de Douai, Maubeuge et Ruitz en un seul pôle. Les dirigeants syndicaux espéraient donc être reçus par Macron. Eh bien, non ! Macron voulait se contenter de parler aux patrons ; on était entre soi en quelque sorte.
De toute façon, l’usine était en chômage technique depuis deux semaines et les quelques salariés présents étaient priés de se taire et d’écouter attentivement la propagande du président.