Plaine Commune : bibliothécaires en colère30/06/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/07/2761.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Plaine Commune : bibliothécaires en colère

Mercredi 23 juin, les bibliothécaires de Plaine Commune, établissement public qui regroupe neuf villes, dont Saint-Denis, étaient en grève. Ils s’opposent au travail du dimanche que son président, Hanotin, également maire de Saint-Denis, veut leur imposer dès la rentrée de septembre.

Ils étaient plus d’une soixantaine à manifester devant la mairie de la ville. Le maire socialiste présente l’ouverture des médiathèques de centre-ville le dimanche comme une grande avancée sociale et culturelle, mais elle se fait sans embauche et dégrade les conditions des bibliothécaires, à qui on a déjà supprimé des jours de congés et allongé le temps de travail, comme pour tous les territoriaux de Plaine Commune. De plus, les bibliothécaires travaillant dans les petites bibliothèques de quartier vont devoir venir travailler dans les centres-villes pour renforcer les équipes. À l’allongement de la semaine de travail, à la flexibilité, s’ajoute la mobilité forcée !

Pour faire avaler cette potion amère, le maire l’a agrémentée d’une prime de cent euros. Il est vrai que, dans la fonction publique, le travail du dimanche est très faiblement rémunéré, avec une majoration de moins de deux euros de l’heure. Mais, avec cent euros, le compte n’y est pas. Les bibliothécaires travaillent déjà la majorité des samedis et n’ont donc plus que le dimanche comme jour de congé avec leur famille. Comment les femmes seules pourront-elles faire garder les enfants ? Comment s’organiser dès la rentrée de septembre ?

Les grévistes ne décolèrent pas et dénoncent le fait que, dans le même temps, la municipalité a voté 50 000 euros de crédits pour l’année 2021 pour les frais de garde des enfants des élus. Comme l’a fait remarquer un manifestant, le maire veut passer en force et menace de licencier ceux qui refuseraient de travailler le dimanche.

Le maire, qui se justifie en prétendant œuvrer pour la culture, est d’autant plus hypocrite que les médiathèques des centres seront ouvertes le dimanche, au détriment des bibliothèques des cités qui, elles, seront fermées le jeudi. Il prétend aussi répondre aux besoins des étudiants, mais l’ouverture le dimanche prendrait fin au mois d’avril, soit juste avant la période des révisions. En fait, Hanotin veut satisfaire un public plus aisé et restreint, en s’asseyant sur les droits des travailleurs et des usagers des cités !

Ouvrir des bibliothèques le dimanche serait bien sûr un progrès, à condition que les salariés soient suffisamment nombreux et puissent organiser eux-mêmes la répartition du temps de travail et des congés, et le faire au volontariat. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, et les bibliothécaires n’ont pas dit leur dernier mot.

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