Aéroports de Paris – Roissy : tour de chauffe09/06/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/06/2758.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aéroports de Paris – Roissy : tour de chauffe

Face à l’attaque de la direction d’ADP qui veut baisser les rémunérations, l’ambiance parmi les travailleurs est de plus en plus à la contestation. Le 2 juin, 150 d’entre eux ont organisé une manifestation dynamique dans les terminaux de Roissy, aux cris de « Pas touche à nos salaires ! »

Ces travailleurs ont été suivis dès le lendemain par un autre service, celui des pompiers, qui ont voté en assemblée la grève reconductible à partir du 18 juin.

La direction prévoit d’envoyer à la mi-juin à chaque travailleur un avenant au contrat de travail. Il supprimerait des primes concernant les déplacements et les heures majorées, ce qui diminuerait les paies de 10 à 20 %, et ceux qui refuseraient cette modification de contrat seraient menacés de licenciement. Mais les attaques ne s’arrêtent pas là : suite au plan qui prévoit 1 150 départs, les travailleurs d’ADP sont également confrontés à une réorganisation complète des services qui se traduit par une augmentation brutale de la charge de travail. Certains se voient imposer des tâches pour lesquelles ils ne sont pas formés.

Face à ces attaques, les syndicats ont déposé un préavis de grève à partir du 1er juillet. Mais certains travailleurs ne voulaient pas attendre cette date. Le 2 juin, un nouveau terminal devait être inauguré à Roissy. Lorsque cela s’est su, des agents assurant la sécurité incendie et l’aide à la personne ont pris l’initiative d’une première action de protestation. L’information a tout de suite circulé. Connaissant parfaitement les lieux, les 150 manifestants ont réussi à déjouer les barrages de police pour pénétrer dans les terminaux et dire leur colère. Tous étaient fiers de cette journée qui s’était organisée à la base, et exprimaient la volonté de recommencer en étant plus nombreux.

De fait, l’assemblée des pompiers d’ADP du lendemain, à l’appel de la CGT a montré que cette volonté est partagée. Comme disait l’un d’eux : « J’ai trente ans de boîte, je n’ai jamais eu 7 % d’augmentation, alors pourquoi devrais-je accepter 7 % de baisse ? » Venant de toute l’Île-de-France, ils poussaient à battre le fer tant qu’il est chaud et ont décidé à l’unanimité de commencer la grève dès la réception de l’avenant, soit le 18 juin.

Les travailleurs d’ADP sont de plus en plus conscients que, s’ils ne se battent pas, la direction va continuer à leur imposer des sacrifices. Tous voient que le trafic aérien va reprendre dès cet été. Les profits des compagnies vont également s’envoler, et cela renforce leur détermination.

Dans cette ambiance, certains réfléchissent à la façon de refuser la modification du contrat, se demandant comment l’organiser collectivement.

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