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Élections régionales
les listes de Lutte ouvrière
Les treize listes de Lutte ouvrière pour les élections régionales du 20 juin ont été déposées. Ainsi des candidats de Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs seront présents dans les douze régions de métropole ainsi qu’à La Réunion. Nos camarades de Combat ouvrier présentent également leurs listes en Martinique et en Guadeloupe. Nous présentons ci-après la liste de la région Normandie.
Pascal Le Manach,ouvrier à l’usine Renault de Cléon, en Seine-MAritime, conduit cette liste dont tous les candidats sont issus du monde du travail.
Pour les politiciens en campagne, les régions sont des enjeux importants en termes de carrières ou de relations avec la bourgeoisie locale, arrosée de millions prélevés sur les budgets régionaux. C’est ainsi que l’usine Faurecia de Caligny, dans l’Orne, a touché deux millions d’euros de la Région pour ouvrir deux nouvelles lignes de production, en échange d’une vague promesse de création d’une soixantaine de postes d’ici 2024. En attendant, la direction a empoché l’argent et réduit au chômage la plupart des intérimaires durant le premier confinement.
En Normandie, le secteur automobile compte près de 45 000 travailleurs. À ceux de Renault ou de PSA, s’ajoutent les salariés des équipementiers et des sous-traitants, comme Faurecia, Sealynx, Bosch, Autoliv, Valeo. Toutes ces sociétés ont engrangé d’importants bénéfices et suppriment des emplois. Renault a accumulé 25 milliards de bénéfices en dix ans, ce qui ne l’empêche pas de prévoir 15 000 suppressions d’emplois dans le monde.
Tous ces grands groupes prennent prétexte de la crise sanitaire pour justifier les destructions d’emplois et les conditions de travail dégradées à la clé. C’est aussi le cas dans l’aéronautique, où le patronat s’abrite derrière la baisse du trafic aérien pour justifier ses mauvais coups. Collins Aerospace, à Saint-Marcel, ou ArianeGroup à Vernon, détruisent des emplois, de même que Thales à Pont-Audemer, qui affiche pourtant 1,33 milliard de bénéfices pour 2020.
La crise sanitaire, en plus d’être un accélérateur brutal de la crise économique, a mis en lumière l’incurie des gouvernements qui se sont succédé et ont taillé dans les effectifs dans la santé, dans l’éducation, dans tous les services utiles à la population. En avril dernier, Castex est passé au CHU de Caen, annonçant la création de 140 postes. En fait de « création », il s’agit jute de renoncer – pour le moment – aux réductions d’effectifs qui étaient programmées.
C’est pour dénoncer cette offensive du patronat et du gouvernement que les candidats de Lutte ouvrière se présentent. Face à la crise, s’il y a moins de travail, chacun doit travailler moins, pour que tous les travailleurs conservent un emploi et un salaire décent. Cela sacrifierait les profits ? Oui, mais l’enjeu est entre leurs profits, actuels ou accumulés depuis des années, et la vie des travailleurs et de leurs familles !
La campagne de Lutte ouvrière veut populariser des objectifs de lutte. Laisser les mains libres aux patrons et autres financiers est une calamité : c’est une évidence dans les hôpitaux et l’industrie pharmaceutique, mais c’est le cas partout. Plus que jamais, il faut mettre en avant un programme qui conteste le pouvoir de la grande bourgeoisie :
- Contre le chômage qui menace les travailleurs, il faut répartir le travail existant entre tous sans diminution de salaire.
- Contre la pauvreté, il faut augmenter les salaires, les retraites et les allocations, et les garantir en les indexant sur le coût de la vie.
Mais surtout, il faut que les travailleurs, présents dans tous les secteurs de l’économie, en expropriant les capitalistes, imposent leur contrôle sur les entreprises et sur le fonctionnement de toute l’économie.