Assurance chômage : une réforme toujours aussi injuste19/05/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/05/2755.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Assurance chômage : une réforme toujours aussi injuste

Mercredi 12 mai, le gouvernement a communiqué aux partenaires sociaux un projet de décret modifiant la réforme de l’Assurance chômage. Le décret précédent datait du 30 mars.

Les deux textes concernent le mode de calcul de l’allocation chômage. Actuellement, elle est calculée à partir des salaires perçus pendant les jours travaillés sur les 12 derniers mois. Mais, à partir du 1er juillet, le calcul se fera sur une période de 24 mois, en tenant compte des jours non travaillés comme des jours travaillés, ce qui diminuera très fortement les allocations. L’Unedic prévoit que 1,15 million de personnes auront ainsi une allocation diminuée, en moyenne de 17 %.

Les travailleurs qui se retrouveraient au chômage après une période de congé maternité, congé maladie, mi-temps thérapeutique, chômage partiel, congé parental ou congé de proche aidant seront spécialement touchés. L’Unedic a simulé des cas concrets. Par exemple, une travailleuse payée au smic, qui aurait connu un arrêt maladie d’un mois, suivi d’un congé maternité de quatre mois, puis d’un arrêt maladie d’un mois, perdrait la moitié de son indemnité, qui passerait de 931 à 458 euros.

Dans sa dernière version de la réforme, le ministère du Travail vient d’inventer un nouveau mode de calcul de l’allocation en introduisant un « salaire fictif » pour les périodes non travaillées, ce qui viendrait atténuer la baisse de l’indemnité. Dans une période où le chômage risque d’exploser, il fait mine de vouloir limiter les conséquences de sa réforme, parce qu’il craint le mécontentement que cela pourrait provoquer. Mais son objectif demeure d’économiser jusqu’à 2,3 milliards par an aux dépens des chômeurs, en limitant à la fois leur taux d’indemnisation et leurs conditions d’accès aux indemnités.

Face à cette attaque qui vise tous les travailleurs, les dirigeants syndicaux de la CGT, de la CFDT et de FO ont répondu en déposant un recours au Conseil d’État. Sur ce terrain-là, le gouvernement trouvera toujours une parade pour arriver à ses fins. Empêcher cet appauvrissement programmé et généralisé nécessitera une riposte de tous les travailleurs.

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