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- Lutte ouvrière n°2752
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Leur société
Tribune des généraux : la République selon Parly et Mélenchon
Après les attaques des militaires d’extrême droite et le soutien politique que leur a apporté Le Pen, la ministre des Armées, Florence Parly, a fini avec retard par se démarquer de ces individus. Mais c’était évidemment pour mieux défendre l’institution, garante selon elle de la démocratie et des valeurs de la République.
« L’immense majorité des militaires, a déclaré Parly, défend les valeurs républicaines, assure la protection des Français et la défense de la France conformément au principe de neutralité et de loyauté qui fait partie et qui est au cœur de leur statut. » Parly ne pouvait certes pas dire moins, même si, pour faire bonne mesure, elle menace les signataires de sanctions pour atteinte au devoir de réserve. Mais elle ne peut ignorer la réalité. L’armée, la police sont gangrenées par le racisme, le rejet des pauvres, des étrangers, des ouvriers qui revendiquent une vie meilleure. Et pour cause, le pouvoir ne peut utiliser ses forces de répression que si elles sont dressées à faire rentrer dans le rang tous ceux qui contesteraient l’ordre social, y compris par la violence comme elles l’ont montré face aux gilets jaunes
Jean-Luc Mélenchon, pour La France insoumise, est l’un des rares dirigeants politiques à avoir élevé la voix contre les signataires de la tribune, reprochant à Parly et au gouvernement d’avoir tardé à le faire. Mais ce qu’il dit n’est guère différent puisqu’il proteste lui aussi au nom d’un manquement à la « loi républicaine » et il s’appuie sur un article de loi pour demander au procureur de Paris d’engager des poursuites. Ce n’est pas que Mélenchon ignore l’histoire mais, pour lui comme pour Parly, contre des militaires putschistes les travailleurs doivent s’en remettre aux institutions... qui les protègent !
La loi républicaine n’est aujourd’hui que le masque de la loi bourgeoise et de la perpétuation de l’exploitation. L’armée, les forces de répression en sont le dernier rempart, devant lequel les meilleurs « républicains » sont prêts à s’effacer si les circonstances le demandent. Même des militaires putschistes ne sont pas en contradiction avec cette loi républicaine-là, qu’une Parly et même un Mélenchon respectent.