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Leur société
Procès de Viry-Châtillon : des méthodes policières scandaleuses
Huit des treize jeunes accusés d’avoir attaqué au cocktail Molotov et gravement brûlé des policiers à Viry-Châtillon en octobre 2016 ont été acquittés en appel par la cour d’assises de Paris samedi 17 avril.
Le verdict a immédiatement entraîné un tollé de la part des syndicats de police.
À l’appel de leurs syndicats, quelques centaines de policiers ont donc manifesté mardi 20 avril dans plusieurs villes de France pour dénoncer un prétendu laxisme de la justice. Ce jugement n’est pourtant pas totalement une surprise dans la mesure où, en première instance, cinq jeunes avaient déjà été acquittés. En outre, loin d’être laxistes, les juges ont prononcé des peines de six à dix-huit ans de prison à l’encontre des cinq autres accusés. Les verdicts d’acquittement étaient la conclusion logique d’un procès qui a mis en évidence les méthodes utilisées par la police pour obtenir des aveux : chantage, intimidation, insultes, tout était bon. Les avocats ont dénoncé des « altérations frauduleuses de la vérité ».
Les juges, en visionnant les auditions, n’ont pu que constater que les procès-verbaux ne correspondaient pas aux propos des accusés. En réalité, au terme de deux procès, une seule conclusion s’impose : des jeunes ont passé jusqu’à quatre ans en prison alors qu’ils étaient innocents. Ce n’est d’ailleurs certainement pas fini car certains des condamnés ont annoncé qu’ils contesteraient les jugements rendus.
Sans se soucier des raisons qui ont conduit les juges à prononcer leur verdict, plusieurs représentants de la droite et de l’extrême droite ont tenté d’exploiter politiquement ce fait divers et la réaction des policiers. Ainsi la présidente de droite de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a affirmé qu’il y avait eu « trop d’acquittements » en dépit, selon elle, de « faisceaux d’indices concordants ». Gilbert Collard, du Rassemblement national, a carrément qualifié le verdict d’« idéologique et immigrationniste ».
Le fait que les accusés soient coupables ou non et que certains aient fait de la prison pour des actes qu’ils n’ont pas commis n’est pas le problème de ces gens-là. Des politiciens démagogues ne peuvent rater aucune occasion de flatter les préjugés de leur électorat réactionnaire, hostile aux immigrés et, plus généralement, aux classes populaires.