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- Lutte ouvrière n°2752
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Leur société
Darmanin : serial baratineur
« Nous améliorons le suivi sociopsychiatrique des personnes potentiellement dangereuses », a osé affirmer Darmanin dans l’interview fleuve accordée le 25 avril au Journal du Dimanche après le crime de Rambouillet.
Cette affirmation, faite à partir du cas du meurtrier de l’agente administrative de Rambouillet, atteint semble-t-il de troubles de la personnalité, est vide de sens. Car si les dix unités pour malades difficiles (UMD) du pays, aux conditions d’internement quasi carcérales, sont relativement bien dotées en personnel, la psychiatrie publique est en souffrance depuis des années.
En 2018, les mouvements des travailleurs des hôpitaux psychiatriques du Havre, d’Amiens, Niort ou Moisselles avaient mis en lumière les besoins immenses et une situation « passée de grave à catastrophique », comme le soulignaient les soignants. Fermetures de lits, coupes budgétaires, disparition des moyens d’enseignement et de formation : tous les secteurs de la psychiatrie publique sont touchés.
Des malades sont poussés dehors sans continuité de soins, promis à la clochardisation s’ils n’ont pas de proches pouvant s’occuper d’eux, avec à la clé l’aggravation de leurs pathologies. Les produits stupéfiants – drogues et alcools –, dont il est beaucoup question aujourd’hui, deviennent alors des « anxiolytiques sans ordonnance ».
Le secteur de pédopsychiatrie est à genoux faute de moyens. Interrogée récemment sur les retombées des mesures de confinement sur la santé mentale des enfants et des adolescents, Marie Rose Moro, pédopsychiatre, dénonçait le gouffre entre les déclarations préoccupées du gouvernement et sa politique : « En dix ans, la moitié des pédopsychiatres ont disparu et la durée d’attente pour un premier rendez-vous dépasse parfois les dix-huit mois. Nous n’arrivons pas à augmenter ces postes, mais aussi parfois même à les maintenir. Dans certaines villes, dans des territoires entiers, il n’y a plus de pédopsychiatres. »
Pour prendre en charge les patients, à l’hôpital ou dans des structures alternatives, il faudrait mettre des moyens massifs. Le gouvernement se contente au mieux de belles paroles, au pire de mensonges éhontés.