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- Lutte ouvrière n°2751
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Dans les entreprises
Sanofi – Marcy-l’Étoile : les profits avant les vaccins !
À la mi-mars, les travailleurs de la R&D du site Sanofi de Marcy-l’Étoile, en région lyonnaise, ont appris l’arrêt de plusieurs projets de vaccin.
En 2019, la direction avait annoncé le lancement de plusieurs projets de candidats vaccins, dont notamment ceux contre la maladie de Lyme et de la gonorrhée. Pour cela, Sanofi n’a pas embauché un seul salarié, mais a mis davantage la pression sur les travailleurs en supprimant les temps partiels choisis, au détriment de nombreux parents mis en galère pour la garde d’enfants.
Aujourd’hui, avec l’arrivée du Covid-19, les entreprises du Big Pharma ont découvert l’intérêt de l’ARN messager. Pour faire face à la concurrence et ne pas perdre son principal marché, celui de la grippe saisonnière, Sanofi a décidé de développer lui aussi cette nouvelle technologie pour la transposer sur son vaccin antigrippal. Mais il le fait au détriment d’autres projets de candidats vaccins, tout aussi vitaux que celui de la grippe.
Avec ses quelque 12 milliards d’euros de bénéfices, Sanofi aurait largement de quoi mener de front tous ces projets de recherche de vaccins, en embauchant massivement dans tous ces secteurs. Mais, pour cette firme pharmaceutique pleine aux as, la production de vaccins n’est qu’un support pour réaliser des profits, et la santé de la population est le cadet de ses soucis, tout comme les conditions de travail des salariés, que Sanofi ne cesse de dégrader au nom des gains de productivité.
Tout cela n’empêche pas Sanofi de toucher de l’argent public pour financer la recherche sur ses sites de production. L’État, au titre du CIR (crédit impôt recherche), a versé 120 millions par an, la région Auvergne-Rhône-Alpes et l’Union européenne ont distribué pas moins de 8 millions pour la construction d’un nouveau bâtiment de recherche. Au moins de juin 2020, Macron est même venu sur le site de Marcy-l’Étoile annoncer un versement de 200 millions d’euros pour aider le site à investir. Tout cet argent public servira à « relocaliser la production de vaccins en France », prétendent le gouvernement et la région. Mais c’est dans leurs poches que les grands actionnaires du groupe veulent surtout rapatrier les profits.