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- Lutte ouvrière n°2751
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Dans les entreprises
PPG – Bezons : le plan de la direction désavoué
L’usine du Joint Français à Bezons, dans le Val-d’Oise, est menacée de fermeture, ce qui entraînerait la suppression de 208 postes. Cela vient d’être décidé par le nouvel employeur, PPG, qui avait racheté l’usine à Hutchinson, filiale du groupe Total et propriétaire du Joint Français, il y a tout juste cinq ans.
Lors de la reprise, le groupe PPG, comptant 47 000 salariés répartis sur 150 sites dans le monde et dont la devise est « Nous protégeons et embellissons le monde », prétendait venir pour pérenniser des emplois. Aujourd’hui, il a décidé que les mastics faits à Bezons le seront en Espagne et en Angleterre, mais qu’il n’a plus besoin de trois usines pour cela.
Lorsque l’inspection du travail du Val-d’Oise a refusé le 12 avril « l’homologation du document unilatéral portant sur le projet de licenciement économique collectif », ce fut une décision évidemment bien accueillie mais qui, passé l’effet de surprise, interroge aussi.
Il faut dire que ce plan ne sauve aucun emploi sur le site. En bon défenseur du monde des riches, l’État ne dit surtout pas qu’une entreprise qui réalise 3 milliards de profits ne doit pas licencier, et aucune de ses lois ne va dans ce sens. L’inspection du travail a tout de même trouvé que les mesures d’accompagnement étaient insuffisantes. Par exemple, la direction n’a pas prévu assez de mesures psychologiques pour les salariés pour traverser cette période difficile. Comme si un peu de psychologie pouvait faire oublier la perte de son emploi ! L’inspection du travail trouve aussi que l’entreprise n’a pas joué le jeu, en cherchant vraiment un repreneur.
La PPG prévoit de continuer à produire et commercialiser les fabrications de Bezons, autant dire qu’elle n’a certainement pas envie de s’embarrasser de ce qui ne pourrait être qu’un concurrent. En fait, des raisons assez proches pourraient sans doute se retrouver dans bien des plans de fermetures d’entreprises. Mais la décision est là : la direction doit revoir sa copie et représenter un nouveau plan de sauvegarde de l’emploi, ce qui relance une procédure.
C’est donc un désaveu pour la direction. Elle parle même de relancer certaines fabrications qu’elle avait arrêtées sans doute parce qu’elle doit aussi revoir ses plans en matière de transfert de fabrication. Nul doute qu’elle retombera sur ses pieds et qu’elle ne manquera pas non plus de présenter un nouveau projet. Mais cette fois, c’est la direction qui a des ennuis, et ses soucis font chaud au cœur du plus grand nombre.
C’est surtout un encouragement pour tous ceux qui ne veulent pas se laisser jeter dehors par une multinationale pleine aux as ! Cela s’est ressenti dans l’usine, où l’annonce de cette nouvelle a été accueillie avec les cornes de brume, un peu comme au stade. Il faut quand même dire que c’est le premier but, et tout le monde sait bien que ce n’est pas fini et qu’il faudra compter sur l’action collective et décidée.