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Leur société
Mesures de restriction : le variant gouvernemental du mois d’avril
« Jusqu’ici, tout va bien » : voilà ce que les autorités ont répété inlassablement pendant des semaines. Mais, mercredi 31 mars, face à la remontée du nombre d’hospitalisations, Macron a fini par annoncer de nouvelles restrictions pour l’ensemble de la métropole.
Après quelques mutations de dernière minute, c’est un nouveau variant du confinement qui a fini par se stabiliser. C’est le retour des annulations d’opérations, des fermetures d’établissements (écoles, crèches, commerces) et de nouvelles restrictions à la liberté de circulation. Une fois de plus, c’est aux travailleurs et aux petits commerçants de supporter les conséquences de la politique gouvernementale, qui consiste à tout faire pour gêner le moins possible le grand patronat et pour lui consacrer le maximum des ressources en économisant sur la santé et l’éducation.
Au bout d’un an d’épidémie, on se rend compte que les lits de réanimation comme les lits d’hôpital sont largement insuffisants pour faire face à l’ensemble des malades, Covid ou pas. Faute d’avoir mobilisé les locaux inutilisés et embauché – des étudiants par exemple – pour accueillir les enfants en petits groupes, les écoles sont devenues des foyers de contamination et ont fermé. Les parents sont invités à télétravailler tout en assurant l’école à la maison, ou à demander à être mis en chômage partiel… Plus facile à dire qu’à faire, surtout quand on est en contrat précaire ou quand la pression patronale est forte. La ministre du Travail a aussi gracieusement accordé aux parents le droit de demander à modifier leurs dates de congé… tout en précisant que l’ordonnance qui permet aux patrons d’obliger les salariés à poser des jours de RTT ou de congé est toujours valable.
Pour que la population prenne son mal en patience, Macron s’est contenté de réitérer ses promesses sur l’élargissement de la vaccination et du calendrier vaccinal. Celui-ci est devenu presque aussi détaillé qu’une attestation de circulation, mais chacun sait que c’est l’industrie pharmaceutique qui en déterminera le rythme réel, pas le gouvernement.
Tout cela fournit aux opposants de tout bord bien des occasions de prendre la parole, en général pour dire systématiquement le contraire de ce que fait le gouvernement (ouvrir quand il fait fermer, fermer quand il laisse ouvrir). Il ne s’agit là que de se placer dans la course aux élections régionales et présidentielles, et leurs critiques ne valent pas mieux que les décisions gouvernementales.
Pendant ce temps-là, l’offre de transport en Île-de-France diminue, pour faire des économies, alors que l’affluence empêche déjà d’y respecter la distanciation nécessaire. Les soignants, qui ont eu le plaisir de s’entendre dire qu’ils vont devoir faire des efforts, poussent les murs, après avoir couru pendant des mois pour rattraper le retard pris du fait des déprogrammations précédentes. Heureusement, leurs enfants devraient pouvoir être accueillis dans les écoles. Mais comment sont censés faire les travailleurs de la grande distribution, du nettoyage, de la logistique et de toutes les tâches indispensables au fonctionnement quotidien de la société ?
Confinement, déconfinement, couvre-feu, ou pas, le gouvernement persiste dans une politique catastrophique dont la population fait les frais.