Chantier de la Part-Dieu-Lyon : derrière la publicité, la mort d’un ouvrier07/04/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/04/2749.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chantier de la Part-Dieu-Lyon : derrière la publicité, la mort d’un ouvrier

L’immense chantier de rénovation du centre commercial de la Part-Dieu à Lyon doit se terminer à l’automne. Derrière le clinquant affiché par la publicité, il y a la réalité des conditions de travail pour les ouvriers du chantier. Fin août, l’un d’eux a fait une chute mortelle de cinq mètres.

Les annonces vantent « le plus grand centre commercial de centre-ville d’Europe », qui gagnera en mètres carrés et accueillera 305 nouveaux magasins, des nouvelles terrasses et un cinéma. Unibail, premier groupe d’immobilier commercial au monde, est le maître d’ouvrage de ce chantier de 400 millions d’euros réalisé par deux grandes entreprises du BTP, Léon Grosse et GCC. Ce dernier a été plusieurs fois mis en cause pour des défaillances de sécurité.

Sur le chantier, la sécurité est effectivement insuffisante et la hiérarchie exerce une pression permanente sur les 700 ouvriers, embauchés ou sous contrat de différentes sociétés d’intérim. Pour accélérer les travaux, elle les a poussés à faire des heures supplémentaires et le travail de nuit a été mis en place. Plusieurs graves accidents du travail ont eu lieu depuis l’ouverture du chantier en 2018, dont celui du 25 août dernier quand, vers 21 heures, un ouvrier qui travaillait sur le toit du centre commercial a chuté à travers une fenêtre de ventilation, tombant cinq mètres plus bas avec sa machine.

Le lendemain matin, la direction du chantier n’a fait aucune annonce, mais la nouvelle s’est rapidement répandue par le bouche-à-oreille. Pour la direction du chantier, la mort d’un ouvrier est une affaire gênante, mais pour plusieurs ouvriers c’était un scandale révoltant. Certains ont tenté d’alerter la presse mais, alors qu’elle donne régulièrement des nouvelles de l’ouverture prochaine du centre commercial, elle est restée muette sur la mort d’un travailleur.

La cagnotte de soutien organisée par les ouvriers a rapporté près de 2 000 euros, beaucoup sachant bien qu’ils auraient pu être à la place de leur collègue et que, face à l’avidité mortelle des patrons, la solidarité ouvrière est l’arme des travailleurs.

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