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Leur société
Épidémie : faux confinement et vraie pénurie de vaccins
Jeudi 18 mars, le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé un troisième confinement pendant quatre semaines dans les seize départements les plus touchés par l’épidémie. Mais c’était pour expliquer qu’il fallait se confiner… à l’extérieur de chez soi !
Pour ajouter encore à la confusion, dès le lendemain, Macron lui-même déclarait que le terme n’était pas adapté et qu’il fallait plutôt parler de « mesures de freinage ». Le pataquès autour de l’attestation de sortie a ensuite donné une nouvelle illustration de ces valses-hésitation au sommet de l’État : un jour, une attestation hyperdétaillée était exigée pour pouvoir sortir ; dès le lendemain, elle était supprimée.
Si beaucoup dans la population ont eu le sentiment que ce « confinement déconfiné » ne modifiait pas grand-chose dans leur vie quotidienne, ce n’était pas le cas des 90 000 commerçants contraints de fermer à partir du 20 mars. Leur sentiment d’être victimes d’une décision arbitraire n’a pu qu’être renforcé par le fait que la liste des commerces autorisés à ouvrir n’a cessé de s’allonger au fil des jours, sans qu’on puisse y voir une logique sanitaire.
L’aggravation de l’épidémie impose au gouvernement de prendre quelques mesures, dont une partie des petits commerçants font les frais. En même temps, il continue de faire tout pour gêner le moins possible l’activité des entreprises, en particulier des plus grandes. Le patronat est appelé à développer le télétravail ; à part cela, les travailleurs peuvent continuer de s’entasser dans les transports, les usines et sur les chantiers. Il est hors de question de mettre un frein à la machine à fabriquer des profits, quitte à laisser flamber le virus !
Le gouvernement en est réduit à essayer de donner le change en multipliant les appels à la responsabilité des citoyens, désignés comme responsables de la propagation du virus. De ce point de vue-là, le carnaval non autorisé qui a défilé à Marseille est venu à point nommé le 21 mars pour permettre à Darmanin de distiller ses leçons de morale. Mais si, un an après le début de l’épidémie, rien n’a été fait pour répondre aux urgences, en particulier dans les hôpitaux et les services de réanimation, c’est la responsabilité du gouvernement, et de lui seul ! Ce n’est pas par aveuglement qu’il est resté l’arme au pied, mais parce qu’il poursuit la politique d’économies drastiques dans le système de santé publique qu’il a héritée de ses prédécesseurs.
Le gouvernement déclare compter sur la vaccination de masse. Il promet d’ouvrir des centres de vaccination de grande capacité dans les régions, des vaccinodromes pour avril, ce qu’il avait refusé jusque-là. Mais, si l’intendance est au rendez-vous, ce qui reste à voir, encore faudra-t-il qu’il y ait le nombre de vaccins suffisant. Dans ce domaine, ce sont les groupes pharmaceutiques qui commandent, car Macron, en défenseur des intérêts des capitalistes, ne peut imaginer de leur imposer quoi que ce soit. Alors, pour montrer qu’il agit, il ne lui reste qu’à gesticuler.