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- Lutte ouvrière n°2747
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Dans les entreprises
Continental – Toulouse : débrayages en fabrication
Chez Continental à Toulouse, les ouvriers en fabrication ont débrayé contre les tentatives de la direction de réduire ce qu’elle considère comme des avantages insupportables, en se justifiant par un grossier chantage déjà utilisé dans le passé.
Ainsi, il faudrait montrer à la direction du groupe, basée en Allemagne, qu’«on » est prêt à faire des efforts en matière de réduction des coûts, sinon elle pourrait décider de fermer la fabrication à Toulouse au profit d’autres usines moins chères.
La mode est donc aux économies : quarante départs à la retraite non remplacés, suppression de RTT, nouveau calcul de la prime d’ancienneté à la baisse, suppression d’heures des banques de temps, et bien sûr blocage des salaires déjà annoncé au niveau du groupe, pour cette année. Pour l’instant, ces attaques se limitent aux secteurs de fabrication, soit 220 ouvriers sur un effectif d’environ 1 400 salariés, répartis entre deux équipes de 2x8, une équipe de nuit en semaine et deux équipes de week-end.
Ce qui révolte les ouvriers est que, à côté de ces économies à leurs dépens, la direction n’hésite pas à jeter l’argent par les fenêtres pour payer des « taxis », autrement dit des camions supplémentaires à plusieurs centaines de milliers d’euros par mois, pour livrer en urgence les commandes qu’elle n’arrive pas à suivre, faute de personnel suffisant ; ou encore pour refaire à prix d’or l’entrée de l’usine.
Les syndicats majoritaires (Solidaires – FO), eux, refusent de signer l’accord proposé, en acceptant toutefois les économies voulues par la direction, comme le blocage des salaires et la non-compensation totale des pertes de postes. La CGT, elle, s’est prononcée depuis le début contre l’extorsion que cela représente.
Lors de deux assemblées du personnel appelées par les syndicats, les travailleurs ont approuvé leur refus de signature. Mais c’est finalement en équipe du matin que la colère a éclaté, lundi 15 mars. Les ouvriers ont décidé un débrayage pour le lendemain, à la jonction des deux équipes 2x8. Une pétition a été rapidement mise au point, non signée syndicalement et se résumant à une phrase « Touchez pas à nos acquis », qui a recueilli plus de 120 signatures. La discussion a débouché sur la revendication d’un talon de 80 euros d’augmentation pour les salaires, et au total, sur les différentes équipes, 130 travailleurs de fabrication ont débrayé deux heures.
La direction a pris acte par communiqué du refus des syndicats de signer un accord, sans dire si elle passera outre un accord pour imposer ses mesures. Ce premier débrayage du genre depuis 2011 traduit un mécontentement certain des salariés de fabrication et aussi leur pression sur les syndicats pour qu’ils ne signent pas. Pour l’instant, c’est le cas et maintenant chacun attend de pied ferme de voir ce que fera la direction.