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Dans les entreprises
Amazon : les travailleurs ne se laissent pas faire
Aux États-Unis, les 5800 salariés de l’entrepôt Amazon de Bessemer, ouvert en 2020 en Alabama, sont appelés à se prononcer jusqu’au 29 mars pour ou contre la création d’un syndicat dans le cadre de la procédure légale en vigueur aux États-Unis.
En cas de vote favorable, ce serait le premier syndicat dans un entrepôt d’Amazon aux États-Unis, et la firme déploie les grands moyens pour l’éviter. Pour que le vote actuel puisse se faire, il a fallu que 30 % des salariés signent une carte de soutien au syndicat. Cela a commencé discrètement, puis s’est poursuivi à la sortie de l’entrepôt, avec le soutien de militants d’autres entreprises.
Amazon a embauché un cabinet d’avocats pour tenter d’entraver le vote légalement. Depuis que le vote a commencé, aux réunions obligatoires pour inciter à voter contre le projet syndical se sont ajoutées des affiches apposées partout dans l’entrepôt, jusque dans les toilettes. Amazon a mis en place un site web et payé des vidéos publicitaires sur les réseaux sociaux avec son slogan « Do it without dues » (« Faites-le sans cotisations [syndicales] »). Les dépenses engagées pour tout cela pourraient dépasser le million de dollar.
Le scrutin est incertain, et même si le vote favorable au syndicat l’emporte, parvenir ensuite à le faire vivre n’est pas gagné. Si l’entreprise déploie autant de moyens pour contrer cette tentative, c’est aussi qu’elle craint que cela serve d’exemple aux 800 000 salariés employés par Amazon aux États-Unis.
Le groupe compte aujourd’hui 1,3 million de salariés dans le monde, et beaucoup refusent de se laisser exploiter sans réagir. Ainsi, en Italie, lundi 22 mars, les 9500 employés et les 15 000 « drivers » effectuant les livraisons pour Amazon étaient appelés à la grève par l’ensemble des syndicats, qui se font l’écho des nombreuses revendications du personnel pour obliger l’entreprise à les reconnaître comme interlocuteurs.
Le patron et fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, est devenu la première fortune mondiale en imposant à ses salariés, dans tous les pays, des cadences de travail harassantes, une grande précarité entraînant un turn-over rapide du personnel. Les travailleurs montrent qu’ils ne sont pas décidés à supporter éternellement cette situation.