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Dans les entreprises
Aéroport de Roissy : face aux menaces pour l’emploi
Jeudi 18 mars, à l’appel de l’intersyndicale, plus d’un millier de salariés de la plateforme aéroportuaire de Roissy ont participé à une marche pour l’emploi. La presse a relayé les inquiétudes des salariés car on parle de 20 000, peut-être 30 000 emplois supprimés parmi les quelque 90 000 salariés de la zone.
Ces suppressions ont déjà commencé, avec la fin de plusieurs milliers de contrats précaires. Les plans s’enchaînent dans les entreprises. La manifestation comptait ainsi une forte participation de bagagistes d’un sous-traitant d’Air France, l’entreprise BGS, elle-même filiale à 100 % du géant mondial WFS. Ce type de sociétés, emboîtées l’une dans l’autre comme des poupées gigognes, pullulent dans la zone. La société qui emploie ces bagagistes est en redressement judiciaire, au prétexte que le marché est en appel d’offres et qu’Air France a baissé sa commande. Mais un des repreneurs sur les rangs n’est autre que la maison mère, WFS, qui en profiterait pour licencier une partie de ses salariés dans un drôle de montage, réalisé à leurs dépens.
Beaucoup d’autres entreprises étaient représentées, dont bien sûr des salariés menacés de la zone, comme ces employés de l’hôtel Hilton où la direction veut supprimer un emploi sur trois.
Pour « Interdire ces licenciements », slogan repris par tous, il ne suffira pas d’une table ronde ou de rédiger un statut du travailleur aéroportuaire comme cela a été évoqué. Il ne suffit pas non plus de dénoncer le mauvais emploi des aides de l’État, comme l’ont fait les partis de gauche venus soutenir la marche, voire de parler de « réindustrialisation de la zone » ou encore de renationalisation.
Si les salariés ne devront compter que sur eux-mêmes et surtout sur leur détermination, ceux qui ont manifesté en sont sortis encouragés. Et ce n’est que le deuxième rassemblement interprofessionnel.
Les entreprises de la zone ont fait des profits, aujourd’hui ou dans le passé, comme l’a rappelé Nathalie Arthaud, venue apporter son soutien au nom de Lutte ouvrière, en réaffirmant la nécessité de répartir le travail entre tous sans perte de salaire. Car, même si l’activité a diminué, chacun de ces dizaines de milliers de salariés reste indispensable.