L’usine de Kenitra paralysée par la grève03/02/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/02/2740.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

L’usine de Kenitra paralysée par la grève

Mercredi 27 janvier a démarré une grève qui paralyse l’usine de PSA à Kenitra au Maroc. La grève est massive et continuait dans les premiers jours de février.

Dans cette usine ouverte il y a à peine 18 mois, 2 500 travailleurs fabriquent un des modèles de la gamme Peugeot les plus vendus en Europe, la nouvelle 208. Le roi du Maroc avait fait un pont d’or à PSA, lui offrant des terrains gratuits, la construction d’un port en eau profonde pour exporter les voitures, des exonérations d’impôts, des centres de formation.

Les revendications des grévistes portent sur les salaires, et aussi sur les majorations des heures travaillées des samedis après-midi ou des jours fériés, la couverture médicale, inexistante au point qu’il n’y a même pas d’indemnisation en cas d’accident du travail, le système de compteurs d’heures qui empêche le paiement des heures supplémentaires.

Que cette grève ait démarré sur les salaires n’a rien d’étonnant. À Kenitra, le salaire est de 2 600 dirhams, à peine 240 euros par mois, pour huit heures de travail six jours sur sept, soit quarante-huit heures par semaine.

Ces 2 500 travailleurs payés 240 euros par mois fabriquent des voitures qui sont ensuite vendues 20 000 euros en Europe. Voilà comment le groupe PSA – ou plutôt le nouveau groupe Stellantis, issu de la fusion de PSA et de Fiat-Chrysler – arrive à augmenter encore un peu plus les profits de ses actionnaires.

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