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Leur société
Vœux de Macron : indigestion assurée
Lors de ses vœux, le 31 décembre, Macron a affirmé sans rire avoir « fait les bons choix aux bons moments » face à la pandémie en 2020 !
Après cet exercice d’auto-satisfaction qui n’a certainement pas trompé grand monde, il a égrené, d’un ton de séminariste et avec une larme – de crocodile – à l’œil, la liste des « héros » du quotidien « qui ont tenu notre pays dans l’épreuve ».
Parmi ces travailleurs qui ont effectivement continué à faire tourner la société pendant l’épidémie, il a cité Jean-Luc, un chauffeur éboueur qui travaille en Guyane depuis 2003. Celui-ci, surpris que son nom soit ainsi mentionné, a saisi l’occasion pour rappeler dans les médias que ni lui ni ses collègues n’ont touché la prime de 1 000 euros promise aux travailleurs en première ligne. « Et pourtant, avec mon équipe, on a toujours assuré le service minimum. Et si on avait arrêté de ramasser les déchets ici, pendant sept mois [qu’a duré le confinement en Guyane], on aurait eu beaucoup de soucis en plus. […] J’estime que mon équipe et moi, on devrait avoir ces primes-là. Je ne pense pas que ce soit une montagne pour vous ! », a-t-il répondu indirectement à Macron.
Macron avait en effet promis ces primes à certains salariés travaillant dans les hôpitaux et dans les Ehpad, à quelques enseignants ayant accueilli les enfants du personnel soignant, ou à des employés de la grande distribution. Tous n’en ont pas bénéficié, loin de là. Mais le fait est que les éboueurs ne faisaient même pas partie des professions pouvant bénéficier de ces primes, « pourtant pas une montagne », pour reprendre les mots de ce travailleur guyanais.
Si Macron cherchait à masquer la totale incurie de son gouvernement – et la sienne –, c’est plutôt raté. On retiendra en effet plutôt, de ces vœux, la parole d’un ouvrier dont le travail est indispensable au fonctionnement de la société, face à celui qui n’est qu’un serviteur d’une classe de parasites.