Nos lecteurs écrivent : La situation scandaleuse d’un Ehpad06/01/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/01/2736.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nos lecteurs écrivent : La situation scandaleuse d’un Ehpad

Avec le début des vaccinations contre le Covid en France, la télévision a retransmis en boucle cette vue d’une résidente d’un Ehpad, tout sourire de s’être fait vacciner sous les applaudissements de l’équipe médicale. Cette image qu’on a voulue idyllique n’est pourtant pas le quotidien de la vie dans un Ehpad, notamment celui dans lequel je travaille dans le Calvados. On dirait que le gouvernement tente ainsi de masquer des mois d’incurie dans la gestion catastrophique et l’abandon des maisons de retraite.

Bien des choses ont été choquantes. Par exemple, plusieurs mois après le début de la pandémie, là où je travaille, le dépistage du coronavirus ne s’est pas fait systématiquement, même pour des cas dont le décès était dû à des problèmes pulmonaires.

Ainsi on a pu entendre notre directeur se vanter de n’avoir pas de malades du coronavirus dans son établissement. Pas de test, pas de cas : la solution est si simple !

De même les visites des familles, si importantes pour la bonne santé morale des résidents, ont été suspendues au-delà du délai fixé par les autorités, sans demander vraiment l’avis des résidents eux-mêmes.

Et si une animatrice a été embauchée, cela s’est fait au détriment des soins à la personne. Là c’est toujours le manque d’effectifs qui prime. Résultat, on effectue la toilette de certains résidents de façon très tardive dans la matinée, voire en début d’après-midi. Mais, comme les visites des familles sont plus rares, il n’y a pas eu grand-monde à qui s’en plaindre.

De façon certaine, les résidents ont été beaucoup plus isolés, faute de personnel ayant le temps de prodiguer des soins ou simplement de passer du temps avec eux. Pour mes collègues et moi-même, c’est encore plus la galère. Des toilettes devant être faites trop rapidement, des repas donnés en chambre à la va-vite pendant tout un temps : la situation anxiogène a été aussi une source de malaise pour tout le monde. Et cela n’a fait que rendre notre travail quotidien encore plus difficile. La crise sanitaire a vraiment accéléré la dégradation des conditions de vie des résidents et de travail des personnels : c’est à l’image de la société tout entière.

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