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Leur société
Migrants pourchassés : une politique indigne
Le 29 décembre, des policiers sont venus avec l’intention très nette de faire partir des réfugiés installés à Grande-Synthe, près de Dunkerque. Les migrants coincés là, et qui cherchent à survivre dans des conditions déjà scandaleuses, ont fait les frais de cette chasse systématique.
Les moyens utilisés sont à l’image de cette politique. Les policiers, accompagnés d’entreprises de nettoyage pour faire table rase de ce campement, ont lacéré les tentes, en plein hiver, pour les rendre inutilisables. Ils ont détruit les affaires personnelles et jeté par exemple des couvertures dans la boue.
Cela fait suite à un certain nombre d’opérations contre les campements de migrants et les associations qui les aident. Par exemple, 2 800 migrants avaient été chassés de Saint-Denis, près du Stade de France, le 17 novembre dernier. Une partie d’entre eux avaient ensuite erré pendant plusieurs jours, avant de se retrouver le 23 novembre sur la place de la République. Ils en avaient été de nouveau chassés par la police, avec des brutalités qui, notamment grâce à la présence de militants associatifs et politiques, avaient été vues dans les médias.
Depuis des années, les gouvernements successifs ont tenté de plaire à une partie de l’électorat en exerçant leur matraque et leur démagogie contre les migrants. Ceux-ci n’en sont pas moins là, et la seule politique de l’État français consiste à les persécuter pour tenter de les rendre invisibles : lacrymogènes, gaz au poivre, brutalités physiques, dégradation ou destruction de leurs biens, de leurs tentes, etc. Mais ces femmes et ces hommes, qui se battent pour continuer à vivre là où ils peuvent, sont toujours présents.
Une grande partie d’entre eux sont Afghans, Pakistanais, Irakiens, Soudanais, Érythréens, ou Éthiopiens, venant de régions du monde qui n’ont cessé de connaître la guerre et la misère. Ils doivent parcourir le monde pour tenter de trouver une vie digne. C’est le résultat des interventions et des pressions économiques des puissances impérialistes dans ces régions.
La liberté de circulation et d’installation doit leur être reconnue, avec pour commencer des papiers pour tous.