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- Lutte ouvrière n°2736
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Leur société
Impôts des sociétés : toujours plus bas !
Avec la loi de finances 2021 votée juste avant les fêtes par les députés, le grand patronat va cette année encore être comblé. Il ne payait déjà pas beaucoup d’impôts, mais là il en paiera encore moins.
C’est particulièrement le cas avec l’impôt sur les sociétés (IS), qui est un prélèvement sur les profits des entreprises, du moins sur ceux qu’elles veulent bien déclarer. Son taux va passer de 28 % à 26,5 % pour les petites entreprises, et la baisse sera encore plus forte pour les plus grosses puisqu’il va chuter de 31 % à 27,5 %. Et cela ne va pas s’arrêter là, car en 2022, il sera encore diminué à 25 % pour toutes les sociétés qui ont un chiffre d’affaires supérieur à 38 000 euros. Le taux de l’IS, qui était encore de 50 % en 1985, a été divisé par deux en trente-cinq ans, soit une économie d’environ 25 milliards par an pour le patronat.
De la même manière, l’État va baisser de dix milliards d’euros les impôts dits de production cette année. C’est un ensemble de taxes payées par les entreprises, dont certaines dépendent de leur chiffre d’affaires, d’autres de la valeur locative de leurs bâtiments ou de la valeur ajoutée sur les produits. Et, là encore, le gouvernement a promis de les baisser de dix milliards supplémentaires en 2022.
Pour justifier ces cadeaux, le gouvernement utilise l’argument de la compétitivité des entreprises. Cela revient à les aider dans la guerre qu’elles se mènent les unes contre les autres. Mais, comme toujours, les intérêts des travailleurs n’ont rien à voir avec cela. Ces aides ne s’accompagnent d’aucune contrainte, d’aucune obligation d’embaucher ou même d’investir dans la production. Alors, comme toujours, ces milliards de cadeaux seront investis... dans les dividendes aux actionnaires ou dans la spéculation !
Et, comme toujours, l’État va chercher ensuite à faire payer la note aux classes populaires, soit en augmentant les impôts qui les touchent le plus, comme la TVA ou la CSG, soit en diminuant encore le peu d’argent qu’il met dans les services utiles à la population, comme la santé, les écoles, etc.
Pour ce qui est de servir les intérêts du grand patronat, les gouvernements sont toujours très compétitifs.