Derichebourg Polyceo Marseille : les éboueurs ne se laissent pas faire29/12/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2021/01/2735.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Derichebourg Polyceo Marseille : les éboueurs ne se laissent pas faire

Depuis le jeudi 17 décembre, dans les 2e, 15e et 16e arrondissements de Marseille, les éboueurs, collecteurs et cantonniers des sites Santi et Augustin-Roux sont en grève, à l’appel du syndicat FO.

Ils bloquent la sortie des camions-bennes de la société Derichebourg Polyceo, qui détient de la Métropole une délégation de service public pour ces trois arrondissements.

Les 220 travailleurs, ouvriers comme agents de maîtrise, sont en grève et en colère : « On a trop de pression, la boule au ventre quand on va travailler. Ce n’est pas un directeur mais un dictateur », « des intérimaires travaillent depuis dix ans ici, ils se font insulter et virer, ce n’est pas normal. » Ils en ont assez des vestiaires et douches dans un état lamentable, des pannes fréquentes des camions, des sanctions telles que dix jours de mise à pied pour un accrochage, du comportement dictatorial de la direction

Lundi 21 décembre, tandis que les grévistes étaient à la mairie pour se faire entendre des conseillers municipaux, des vigiles investissaient un des sites. Déjà, lors de leur grève d’octobre 2017, la direction avait fait venir des gros bras.

Mercredi 23 au matin, les grévistes bloquaient les centres de transfert des déchets et de tri de Marseille, qui réceptionnent les ordures de plusieurs départements. Ils veulent le départ du directeur et du sous-directeur de l’entreprise Derichebourg Polyceo et que l’embauche d’intérimaires soit enfin effective. Quant à la direction, elle se borne pour l’instant à répondre que « certains salariés ne [veulent] pas se soumettre à certaines règles ».

De son côté, mercredi 23, la Métropole, qui est le donneur d’ordres, demandait au préfet la réquisition de la société Derichebourg et l’intervention des forces de police pour en libérer l’accès. Samedi 26, des camions-bennes réquisitionnés commençaient d’enlever une partie des ordures dans le 2e arrondissement, escortés par des patrouilles de police. Mais, convaincus par des grévistes, les conducteurs interrompaient leur tournée.

« On ne peut pas reprendre avec une direction avec laquelle on travaille la peur au ventre d’être licencié », a expliqué le délégué syndical FO du site, qui a ajouté « cette grève […] c’est pour que la direction tienne ses engagements, notamment sur l’embauche de certains intérimaires, et qu’il y ait un climat de travail serein. Les effectifs ont été réduits, il y a eu beaucoup de départs non remplacés, un climat délétère. »

Ces travailleurs, toujours en première ligne face au Covid et aux ordures, sont décidés à ne pas se laisser faire.

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