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Israël-Palestine : apartheid vaccinal
Samedi soir 19 décembre, le Premier ministre israélien Netanyahou a été vacciné contre le coronavirus, en direct sur toutes les chaînes de télévision du pays.
Le pays est en effet très touché par la pandémie. En septembre, le nombre de cas rapporté à la population frôlait le record mondial. L’injection du vaccin Pfizer devrait donc commencer le 27 décembre et les clusters que sont les villes arabes densément peuplées et les quartiers juifs ultra-orthodoxes pourraient en bénéficier, les hôpitaux commençant à être pourvus en supercongélateurs, nécessaires à la conservation des doses.
Souriant en compagnie de son ministre de la Santé, le très conservateur leader du Likoud a lancé la campagne de vaccination dans le pays, déclarant penser « aux enfants qui se soucient de leurs parents, et aux petits-enfants qui veulent faire un vrai câlin, pas un câlin sur Zoom, à leur grand-père et leur grand-mère ».
Mais il n’en ira pas de même pour les enfants et les petits-enfants palestiniens des territoires occupés, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ! Ce n’est que fin janvier, voire début février ou mars, selon la ministre palestinienne de la Santé, que la vaccination commencera en Cisjordanie, et plus probablement à la mi-mai, selon un organisme de l’ONU. La pauvreté qui règne dans la majorité des territoires occupés ainsi que les finances asséchées de l’Autorité palestinienne rendent très problématique l’acquisition des supercongélateurs nécessaires au vaccin Pfizer. Outre l’appel au fonds Covax de l’ONU destiné aux pays pauvres, la population palestinienne pourrait recevoir des doses fournies par l’Espagne, pourtant durement touchée par la pandémie, ainsi que des doses du candidat-vaccin russe Spoutnik V.
Les dirigeants israéliens, qui se veulent la tête de pont des grandes puissances au Proche-Orient, sont en première ligne pour coloniser les armes à la main de plus en plus de terres en Cisjordanie. La population en sera quant à elle une fois de plus réduite au confinement strict, tandis qu’à Gaza, soumise au même régime, mais avec une densité de population plus de dix fois supérieure à celle d’Israël, le virus continuera de circuler bien plus librement que les habitants.