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Dans les entreprises
Ikea : le sapin de la colère
Mi-décembre, quinze magasins Ikea sur les 34 installés en France ont été perturbés par des débrayages. L’un d’eux a même été fermé pendant quelques heures. 1 000 à 1 300 salariés ont participé à ces différentes actions.
Les travailleurs sont en colère contre le non-versement de la prime de fin d’année. La direction prétend n’avoir fait aucun bénéfice et affiche un déficit de 35 millions d’euros. Or, le chiffre d’affaires a été sensiblement le même que l’an passé. Les salaires sont très proches du smic, de nombreux travailleurs sont à temps partiel, avec 25 heures pour 900 euros net. Avec la pandémie, les conditions de travail se sont dégradées, les salariés ont dû s’adapter aux besoins, changer de tâches, de plannings. Des vendeurs se sont convertis en préparateurs de commandes, faisant des kilomètres chaque jour pour aller chercher les articles dans tout le magasin.
Malgré ce contexte et n’hésitant pas à être provocatrice, la direction a remplacé cette prime de plusieurs centaines d’euros en leur offrant un sapin de Noël et un bon de 15 euros, valable dans les épiceries des magasins. Même cette somme dérisoire devra être dépensée au sein de l’enseigne !
Le déficit s’explique peut-être par le choix de la direction de provisionner 3,5 millions d’euros pour prévenir la décision du procès en cours contre le système d’espionnage des salariés qu’elle avait mis en place en 2012. Il comportait la consultation illicite de fichiers de police et de gendarmerie. Ce serait aux salariés de payer non seulement pour le préjudice subi mais aussi pour la sanction qui s’annonce pour la société.
La colère continue de gronder et de nouvelles actions sont en préparation portant sur l’augmentation des salaires de 1 % proposée par la direction, l’embauche des précaires et le versement de la prime.