CHU Rennes : colère aux Urgences25/11/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/11/2730.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

CHU Rennes : colère aux Urgences

Le personnel des Urgences du CHU de Rennes a réalisé un clip pour montrer ce qu’il vit au quotidien : les couloirs pleins à craquer de brancards, les soins, la contention de malades agités, la violence. « On a essayé de montrer tous les personnels qui travaillent, pas que les soignants. »

Une façon de rappeler que ceux qui travaillent à l’hôpital contribuent tous au service rendu à la population, quelle que soit leur tâche : soignants, administratifs et ouvriers. C’est une façon aussi de dénoncer le mépris du gouvernement envers le personnel de santé et l’hôpital public en général.

Pendant la première crise sanitaire, Rennes a plutôt été épargné. De nombreuses hospitalisations programmées ont été annulées en prévision d’un afflux de malades Covid. Cela a permis de dégager du personnel et les Urgences ont fonctionné dans de meilleures conditions, avec plus de moyens que d’habitude. Cela s’est aussi produit dans bien d’autres services de l’hôpital.

Pour cette seconde vague, l’activité programmée n’a pas été réduite dans les mêmes proportions, et heureusement pour les patients en attente d’examens et de soins. Mais, du coup, les renforts et les lits libérés qui avaient permis de passer la première crise dans des conditions correctes ne sont plus disponibles. « On est revenu à l’anormal. » Comme le travail est lourd, la fatigue s’accumule.

S’y ajoute le stress lié aux tensions et aux violences régulières aux Urgences. Cette violence vient de malades sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants, de patients relevant de la psychiatrie, certains en rupture de traitement, particulièrement en cette période de Covid. Mais il y a aussi ce que le personnel appelle la violence institutionnelle, celle liée à l’énervement de patients qui restent des heures sur un brancard, ou de familles qui attendent bien trop longtemps dans l’inquiétude. Du coup, « il y en a qui viennent au travail la boule au ventre ! »

Pour y remédier, les soignants demandent des moyens supplémentaires en personnel et en lits. Car si les Urgences sont régulièrement engorgées, c’est bien parce qu’il manque de places pour accueillir ceux qui sonnent à la porte de l’hôpital. Depuis des décennies, les politiques d’économies ont réduit considérablement le nombre de lits des hôpitaux publics, et développé partout des déserts médicaux. Il faut y ajouter la scandaleuse insuffisance de places dans les établissements pour personnes âgées.

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