SNCF Paris Saint-Lazare : les conséquences du sous-effectif18/11/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/11/2729.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF Paris Saint-Lazare : les conséquences du sous-effectif

Dans le secteur SNCF de Paris Saint-Lazare, le trafic des trains de banlieue et des trains de Normandie a été drastiquement réduit entre le 5 et le 15 novembre. On est passé à deux trains sur trois en heures de pointe et un sur trois en heures creuses.

On pourrait voir là une adaptation à la baisse de moitié de la fréquentation des transports en commun, liée à la mise en place du télétravail dans de nombreuses entreprises. Mais le choix est malvenu quand on sait qu’il est recommandé de limiter les contacts physiques, la concentration d’un grand nombre de personnes dans des endroits clos, comme les gares ou les trains bondés. La réduction de moitié du service implique le maintien de la même concentration de voyageurs par rame, ce qui d’un point de vue sanitaire est déjà une inanité.

Mais, en fait, cette réduction du service n’était même pas une adaptation à la diminution de la fréquentation ! L’origine était un problème d’effectif au poste d’aiguillage principal de la gare Saint-Lazare, indispensable pour près de 500 000 voyageurs par jour en semaine.

Comme de nombreux autres services de la SNCF, ce poste d’aiguillage fonctionne avec un effectif tendu, qui permet de faire l’affaire en temps normal mais qui devient un sous-effectif avec le début de l’hiver et la pandémie. Beaucoup d’employés sont absents pour maladie, test positif au Covid-19, cas contact ou à risque. À tel point que les effectifs n’ont plus suffi pour assurer le plan de transport normal. Au lieu d’assurer le service qu’elle est censée fournir, la direction de la SNCF a donc choisi de réduire le plan de transport.

Au passage, elle n’a pas oublié son portefeuille, car les conducteurs qui ne pouvaient pas faire leur journée de travail du fait de sa propre incurie, n’ont pas reçu leur salaire. C’est l’État qui a finalement compensé avec le chômage partiel, financé par les impôts de l’ensemble des travailleurs.

Comme dans les hôpitaux ou l’éducation nationale, le manque de personnel rend les transports publics inaptes à répondre aux exigences du quotidien, notamment en période de crise sanitaire. Les économies réalisées sur le dos des travailleurs pour engraisser les grands actionnaires à coup de subventions ont pour conséquences de mauvais services et de mauvaises conditions de travail pour les travailleurs de ces secteurs.

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