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Hôpitaux : des services de réanimation débordés
Les responsables gouvernementaux répètent que l’épidémie est forte mais que l’hôpital va tenir, notamment en ce qui concerne les lits de réanimation. Mais les témoignages et prises de position du personnel et des responsables de services de réanimation démentent cette assurance.
Le ministre de la Santé promet depuis juillet 12 000 lits de réanimation. Macron a prévu 9 000 malades en réanimation au 15 novembre. Cela représente probablement ce qui serait nécessaire pour faire face à la vague actuelle, mais manier les chiffres à la télévision est bien plus facile que dans la réalité.
Actuellement, plus de 4 500 malades du Covid sont en réanimation. Ils s’ajoutent aux 3 000 patients présents pour d’autres pathologies. Par manque de personnel, les hôpitaux sont au bout de leurs possibilités. Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’ARS annonce le transfert de 200 patients là où ce sera possible. La région Grand-Est a repris les transferts vers l’Allemagne, qui dispose d’environ trois fois plus de lits de réanimation. Un hôpital de campagne est déployé à Bayonne. Tout recommence donc comme au printemps, mais en pire, car l’épidémie est présente partout et n’est toujours pas sous contrôle.
Lundi matin 9 novembre, le directeur de l’AP-HP déclarait que tout serait fait pour éviter de limiter l’accès en réanimation. Pourtant, quelques jours plus tôt, dans Le Monde, le chef de service de la Réanimation de l’hôpital Saint-Antoine à Paris affirmait qu’il se préparait à choisir les patients et que « la Seine-Saint-Denis et la Loire sont déjà sous l’eau ».
Ainsi, les responsables politiques mentent crûment. Ils n’ignorent sûrement pas la réalité de la situation. Pendant plus d’un an, le personnel hospitalier en lutte a crié que l’hôpital était à l’os, dénoncé le manque de lits et de personnel. Les vagues épidémiques se succèdent et prouvent combien les travailleurs de la santé avaient raison de se battre et combien ils auront raison de continuer.