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Leur société
Conférence sociale : la guerre aux travailleurs confirmée
Le gouvernement avait prévu de marquer la rentrée sociale par une grande parade le 26 octobre où, réunissant patronat et syndicats, il allait enfin lancer les attaques contre l’ensemble du monde du travail qu’il avait dû reporter en mars dernier, à cause de la crise du Covid et de l’explosion du chômage.
Deux remises en cause majeures des droits des travailleurs devaient donc être lancées : la réforme de l’indemnisation du chômage et celle des droits à la retraite.
Cette conférence sociale intervient maintenant dans le contexte de la catastrophe sanitaire qu’on connaît, de l’épidémie hors de contrôle, avec l’aggravation inéluctable du chômage et l’approfondissement de la misère dans le pays. Castex, le Premier ministre de Macron, a dû ranger sa copie, conscient du caractère provocateur qu’elle aurait pu avoir dans de telles circonstances. Le gouvernement s’est donc contenté d’annoncer le report de la réforme du chômage et de celle des retraites.
Attention, a tenu à marteler Castex, il ne s’agit pas d’une annulation mais d’un simple report. Pour l’Assurance chômage, son entrée en application sera reportée de trois mois, du 1er janvier au 1er avril. Pour les retraites aucun calendrier n’a été donné. Le Premier ministre a affirmé son intention de mettre en route la réforme de l’Assurance chômage le plus tôt possible, en la qualifiant même de majeure. Pourtant cette réforme est destructrice des droits à l’indemnisation des chômeurs : des centaines de milliers d’entre eux, aujourd’hui indemnisés, ne le seraient plus. Cette réforme qui serait catastrophique dans ses effets, touchant toutes les catégories de salariés, a réussi à dresser contre elle l’ensemble des syndicats, même les plus complaisants d’habitude.
Sur la réforme des retraites, Castex, sans être aussi péremptoire, a déclaré qu’il maintenait son cap. Pour le moment, il préfère temporiser, en mettant en avant le chômage partiel de longue durée qui est d’abord un cadeau au patronat, puisque l’État prend en charge les salaires que le patronat aurait eu à payer. Mais il est bien clair qu’il ne s’agit que d’une trêve, temporaire.
C’est dire que le sort des travailleurs ne sera réglé en aucune façon par un quelconque « dialogue social », mais uniquement par le rapport de force qui les mettra position d’imposer leurs revendications.