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- Lutte ouvrière n°2721
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Hôpital Pitié-Salpêtrière – Paris : en attendant la deuxième vague du Covid
Début mars, l’hôpital de la Pitié-Salpétrière à Paris s’était vidé de toutes ses activités, excepté quelques services comme la cancérologie, la psychiatrie et la réanimation de neurochirurgie, pour accueillir les patients Covid. 700 intérimaires et plusieurs dizaines de bénévoles ont participé à l’effort durant plus de deux mois.
Les premiers blocs opératoires et les premiers services n’ont pu retrouver une activité normale que début mai. Et c’est en juillet que tous les lits ont pu être rouverts pour les patients habituellement soignés dans les différents services. Mais, dès la mi-août, quelques lits de réanimation en pneumologie et une première salle d’hospitalisation classique en maladies infectieuses et tropicales ont de nouveau été affectés à des patients Covid. Depuis, une deuxième salle s’est remplie dans ce même service et une troisième est prête dans celui de médecine interne.
Cette situation semblerait acceptable si le manque d’effectifs, de lits et de matériel avait été résolu ou en passe de l’être. Mais ce n’est évidemment pas le cas et le personnel dans son ensemble s’inquiète d’une reprise de l’épidémie et du nombre de malades à hospitaliser.
Après un été aussi éprouvant qu’à l’habitude et des vacances qui ont tout juste permis de récupérer de la tension et de l’épuisement de la première vague, la galère due au manque de personnel continue et rien n’a changé dans les services. Les salles Covid tournent grâce à des heures supplémentaires effectuées par le personnel des services voisins. L’hôpital comble les trous des plannings en bricolant aux dépens de ceux qui sont là, mais il n’a pas embauché de personnel supplémentaire ni même d’intérimaires. Et que dire des services support qui ont pu bénéficier de l’aide de bénévoles durant le confinement ? Aujourd’hui, ces bénévoles ont repris leur propre travail et la direction ne parle même pas d’employer des chômeurs.
Si aujourd’hui obtenir un masque n’est plus un problème, les stocks d’autres matériels n’ont pas été miraculeusement reconstitués pour recommencer un deuxième round. Tout le monde s’attend à devoir revivre la course après le plus petit morceau de tissu ou de plastique pouvant faire office de surblouse, après le gel hydroalcoolique toujours à fleur de rupture de stock…
Chacun craint donc cette deuxième vague et s’attend à ce que la pillule soit encore bien plus amère. Chacun craint aussi qu’il faille de nouveau reporter opérations et traitements pour récupérer les lits et le personnel à affecter au Covid.
Cette situation est stressante et révoltante. Les manifestations de ces dernières années sont toujours d’actualité et les revendications d’ouverture de lits, d’effectifs et de matériel supplémentaires sont plus qu’urgentes.
Enfin, la faiblesse de la prime et de l’augmentation de salaire consenties au personnel de l’APHP montre à quel point l’État méprise ceux qui font tourner l’hôpital. Il manque toujours les vraies augmentations de salaire dont ont besoin les hospitaliers, comme tous les travailleurs.