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Dans le monde
Afrique du Sud : Covid-19, le gouvernement crée le chaos
Cet article est traduit du mensuel trotskyste britannique Workers’ Fight (1er septembre 2020).
L’Afrique du Sud a enregistré plus de 600 000 cas confirmés, le 5e chiffre le plus élevé au monde. Le régime de Cyril Ramaphosa avait pourtant procédé à un confinement strict et précoce, alors que le pays totalisait moins de 20 morts. Ensuite, dans une offensive cruelle, il a interdit la consommation nocturne d’alcool et de cigarettes, ces échappatoires de la population pauvre.
Cela a été présenté comme un moyen de libérer des lits d’hôpitaux, étant donné le nombre élevé de patients victimes de l’alcool. Les conséquences d’une telle mesure pour les personnes victimes d’addictions n’étaient pas le problème de Ramaphosa. En tout cas, l’interdiction n’a pas permis aux hôpitaux de mieux faire face au Covid-19. Le pic de la pandémie a révélé un système de santé en lambeaux.
Un scénario de cauchemar s’est déroulé au Cap-Oriental, une province de sept millions d’habitants, avec des pénuries d’équipements de protection, d’oxygène, d’ambulances, l’absence de ventilateurs, et avec des patients dormant « sous des journaux ». En fait, la principale préoccupation de l’État dans les quartiers pauvres a été de faire respecter le confinement par la police et l’armée. L’organisme indépendant de contrôle de la police enquête sur des centaines de cas de blessures et sur dix décès. Pire encore, les autorités locales et les forces de sécurité ont poursuivi les expulsions « habituelles » des pauvres hors de leurs cabanes. Aujourd’hui, nombre d’entre eux meurent de faim.
La population a répondu à cette violence : dans les quartiers pauvres, les résidents bloquent les routes, brûlent des pneus et s’affrontent à la police pour protester contre l’absence de distribution de colis alimentaires. Les travailleurs de la santé ont organisé des piquets et des grèves dans les hôpitaux et les cliniques, exigeant des équipements adaptés pour faire face à la pandémie. Et ils ne peuvent compter que sur leurs propres forces, face à un gouvernement corrompu, embourbé dans un autre scandale, le pillage à grande échelle de plus de 20 milliards d’euros d’aides sociales.