Rapport d’Oxfam : un capitalisme toujours plus parasite16/09/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/09/2720.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Rapport d’Oxfam : un capitalisme toujours plus parasite

Dans un rapport publié le 10 septembre, l’ONG Oxfam montre comment, en pleine crise économique, la pompe à argent qui arrose les poches des plus riches capitalistes a encore vu son débit augmenter.

Ce rapport souligne que 32 des plus grandes entreprises mondiales auront réalisé en un an 92 milliards d’euros de bénéfices supplémentaires par rapport à la moyenne des quatre années précédentes.

On y apprend aussi que les 25 milliardaires les plus riches du monde ont vu leur patrimoine augmenter de 255 milliards de dollars entre la mi-mars et la fin mai. La hausse de la fortune du seul Jeff Bezos, patron d’Amazon, équivaudrait à verser une prime de 105 000 dollars à chacun des 876 000 salariés de l’entreprise de colis. Tout cela atteste que la crise déclenchée par le Covid-19 n’a fait qu’amplifier une tendance antérieure : le transfert des richesses des poches des classes populaires vers celles des capitalistes.

Mais le principal intérêt de ce rapport est qu’il analyse un des mécanismes à l’origine de cette amplification : pour verser ces dividendes pharaoniques, les multinationales puisent dans leurs fonds bien au-delà de ce qu’elles gagnent. Toyota a ainsi distribué à ses actionnaires plus de 200 % des bénéfices réalisés depuis janvier. Chez le géant allemand de la chimie BASF, ce taux s’élève à 400 %. Le cas le plus révélateur est celui des six plus grandes compagnies pétrolières mondiales, qui ont enregistré une perte cumulée de 61,7 milliards de dollars entre janvier et juillet 2020. Elles ont malgré cela versé 31 milliards de dollars à leurs actionnaires au cours de la même période.

Ce degré de parasitisme jette une lumière crue sur l’absurdité du capitalisme en crise. Ces entreprises ne se contentent pas de ne plus investir. Elles puisent dans leurs réserves financières pour faire l’avance de profits non encore réalisés.

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