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Dans le monde
Rafale grecs : pour bombarder français
Samedi 12 septembre le gouvernement grec a confirmé des commandes d’armement pour un montant de dix milliards d’euros. Cette annonce, si inquiétante qu’elle soit pour la population grecque à qui on présentera la facture financière et humaine, a été saluée par le gouvernement français et les capitalistes qu’il représente.
L’armée grecque achète en effet 18 Rafale Dassault, leur équipement et leurs armements. On ne sait pas encore auprès de qui les frégates, hélicoptères, missiles et torpilles sous-marines seront commandés, mais les marchands de mort made in France sont évidemment sur les rangs. Florence Parly, ministre des Armées et par là même représentante de commerce de Dassault, a fait preuve du cynisme habituel pour arracher ce marché.
Le conflit autour des frontières maritimes entre la Grèce et la Turquie s’est envenimé récemment, depuis que des gisements de gaz ont été découverts dans les zones contestées. Du côté grec comme du côté turc, des gouvernements menacés de faillite jouent sur la corde nationaliste pour encadrer la population, adressant des messages belliqueux d’un bord à l’autre de la mer Égée. La diplomatie française a dès le début appuyé la Grèce. Cet été, la marine française a dépêché des navires dans la zone contestée. Des manœuvres ont été organisées avec la marine grecque et deux avions Rafale sont allés parader. Il ne manquait qu’une banderole publicitaire : « Bombardez français, facilités de paiement, dassault@gouv.fr ».
La conclusion de ce premier marché et de ceux qui vont suivre, car la Turquie ne peut pas ne pas répliquer en achetant elle aussi des armements dernier cri, augmente considérablement la tension militaire, ajoutant une poudrière supplémentaire sur une planète qui n’en manque pas. On ne sait pas, et on ne saura probablement jamais, si l’État français a envoyé sa marine avant ou après la promesse de contrat, mais cela ne change rien. On finira par comprendre, le jour où le gaz sera mis en exploitation en Méditerranée orientale, la part d’intérêt que Total et les autres industriels de la branche avaient dans l’affaire. Pour les capitalistes et leurs hommes d’État, la guerre est un moyen comme un autre, voire meilleur qu’un autre, de faire du profit.