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Navigation de plaisance : Beneteau coule les emplois
Le groupe Beneteau, numéro deux mondial de la navigation de plaisance, doit détailler le 17 septembre les 710 à 1 390 suppressions d’emplois qu’il projette en France et dans le monde.
Ces mesures frappent 8 à 15 % d’un effectif de 8 300 salariés pour l’ensemble du groupe, avec la fermeture prévue de plusieurs sites : ceux de Marion, aux États-Unis, où la production ne cesse de baisser depuis dix ans ; une usine à Ljubljana en Slovénie, qui produit de petits voiliers sportifs ; une autre en Pologne. En France, 310 à 760 postes pourraient disparaître. Cela concernerait surtout les fonctions support (bureaux d’études, etc.), car la direction voudrait garder une main-d’œuvre d’ouvriers et de techniciens qualifiés et spécialisés pour quand la reprise viendra, dit-elle.
C’est en Vendée, à L’Herbaudière et à Challans (395 travailleurs), que se trouvent les principaux établissements visés. Profitant de ce que la moyenne des salaires en Vendée se situe au 95e rang départemental, et est donc la plus basse du pays, Beneteau y exploite des milliers de travailleurs dans plus d’une dizaine d’établissements. On y construit des bateaux, et parfois des mobile-homes comme à Luçon, qui pourrait fermer.
Le patron invoque la crise sanitaire qui frappe la filière nautique. Mais cela fait des années que les sites qu’il menace ont des problèmes commerciaux, tandis que d’autres se portent au mieux et continuent de lui rapporter gros. En fait, la direction du groupe veut profiter de la période actuelle pour « faire le ménage » dans la gamme de ses modèles, qu’elle ramène de 200 à 120, et dans le nombre de marques qu’elle exploite, qui passe de 12 à 8. Elle dit vouloir réduire ses coûts fixes afin, en clair, de maintenir à flot ses profits. Ce sont en particulier ceux de la famille d’Annette Roux, qui possède un quart du capital du groupe, et qui sait que l’État sera, comme d’habitude, aux petits soins pour elle.
Il n’en va pas de même pour les salariés, qu’elle pousse vers la porte, ni pour ceux de Michelin, qui a récemment fermé son usine en Vendée, auxquels le patronat local disait, fin 2019, qu’il retrouverait toujours un travail car « il y a des postes à pourvoir chez Beneteau », ajoutant : « Mais que les salariés de Michelin ne s’attendent pas à y retrouver les mêmes conditions… » Même très mal payés, les emplois se feront encore plus rares dans ce département où, en quelques mois, le chômage (en catégorie A) a bondi de 40 %.