Épidémie : le scandale du manque de moyens16/09/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/09/2720.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Épidémie : le scandale du manque de moyens

Ces dernières semaines ont été marquées par des discours successifs des responsables scientifiques et politiques, dans lesquels tous ont présenté une situation épidémique qui se dégrade. Mais ils semblent surtout pressés de ne rien faire.

Le 3 septembre, le Conseil scientifique a rendu un avis constatant l’échec de la politique du « tester, tracer, isoler » menée depuis des mois. Il reconnaissait que les délais pour se faire tester sont trop longs. Il faut en moyenne plus de trois jours entre le début des symptômes et le prélèvement, et attendre encore plusieurs jours pour obtenir le résultat. Il admettait également que l’isolement de quatorze jours prévu pour les cas positifs ou suspects n’est que très peu appliqué.

Devant la remontée de l’épidémie, le président du Conseil scientifique s’est répandu dans la presse pour déclarer que le gouvernement allait devoir prendre des décisions difficiles, mais sans dire lesquelles. Le président Macron a commencé par répondre que ce n’était pas aux scientifiques de décider. Puis, vendredi 11 septembre, confiné à Matignon, le Premier ministre a annoncé quelques mesurettes qui ne changent rien et surtout précisé qu’il revenait aux préfets et aux élus locaux de décider dans leur coin. Ceux-ci y sont donc allés de leurs annonces : dans les Bouches-du-Rhône, les rassemblements de plus de 1 000 personnes ont été interdits ainsi que les groupes de dix personnes sur les plages, les boissons alcoolisées dans les rues et les soirées dansantes… Il est peu probable que cela arrête l’épidémie.

Les hommes politiques et leurs conseillers scientifiques sont toutefois d’accord sur un point : il ne faut pas reconfiner, cela coûterait trop cher. Leur indécision à tous cache mal que leur priorité absolue est de préserver les profits patronaux, une ligne de conduite qu’ils suivent depuis le début de l’épidémie. Sur le plan sanitaire, les autorités n’ont jamais rien anticipé et c’est ce qui a rendu le confinement incontournable en mars.

Aujourd’hui, les principaux foyers de contamination sont les lieux de travail. Dans les écoles, les règles sanitaires sont insuffisantes ou impossibles à respecter, notamment à cause du manque de personnel. Mais, face à cela, rien de sérieux n’est fait. La remontée de l’épidémie risque donc d’aboutir à une nouvelle saturation des hôpitaux et des réanimations et... à de nouveaux confinements décidés brutalement au dernier moment.

Pour faire face, il faudrait embaucher rapidement dans les hôpitaux et les Ehpad, mais il est évident que ce gouvernement ne le fera pas. Comme tous les dirigeants du monde capitaliste, il démontre chaque jour son inaptitude à défendre les intérêts généraux de la population. Les travailleurs sont indispensables au fonctionnement de la société. S’ils la géraient directement eux-mêmes, ils feraient mieux que les patrons et les gouvernements à leur service.

Partager