Dassault : attaques en Rafale16/09/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/09/2720.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dassault : attaques en Rafale

L’envolée, lundi 14 septembre, du cours de l’action Dassault Aviation a salué la commande probable de Rafale annoncée par la Grèce. On comprend que les spéculateurs y voient des perspectives alléchantes de profits, et que les actionnaires, au premier rang desquels la famille Dassault, se frottent les mains.

On se souvient aussi qu’il n’y a pas si longtemps les gouvernements de France et d’Allemagne mettaient le couteau sous la gorge de la Grèce pour lui imposer de dépenser moins pour les retraites et les services publics à destination de la population. Car il fallait rembourser les banquiers. Cette fois, pour acheter 18 avions de guerre à Dassault, le gouvernement français ne trouve rien à redire à la dépense de 2 milliards d’euros d’un État déjà fortement marqué par la crise : il faut servir les marchands d’armes.

Cette commande n’en a pas moins été commentée favorablement par les travailleurs de l’usine d’Argenteuil, comme probablement dans les autres sites de production. D’autant que la direction générale organise durant ce mois de septembre une série de négociations pour leur faire payer la crise, avec au menu : des mesures de chômage partiel sur plusieurs sites (Argenteuil et Anglet) ainsi que des attaques sur le treizième mois et la participation. Ces attaques montrent que ce qui est sans doute une aubaine pour les actionnaires ne l’est pas pour les travailleurs !

Car, bien avant cette dernière commande, la situation de l’entreprise était florissante. Dassault, avec une trésorerie positive supérieure à 4 milliards, avait largement les moyens d’assurer du travail pour tous, sans diminution de salaire, quelle que soit la charge de travail. Le PDG de Dassault Aviation, Trappier, avait par ailleurs obtenu quelque 8 milliards supplémentaires de subventions pour la filière aéronautique, pour entre autres, paraît-il, « sauvegarder des emplois ». Le gouvernement ne mettait d’ailleurs aucune condition ni aucun contrôle sur l’utilisation de ces milliards.

Tout cela n’avait pas empêché Dassault Aviation de mettre au chômage la majorité des travailleurs en contrats précaires ainsi que des sous-traitants.

La famille Dassault profite d’un contexte général de crise économique pour tirer le maximum des travailleurs. Aucune commande d’avions ne l’empêchera de tenter d’imposer des reculs tant en matière d’emploi, de conditions de travail que de salaire. Seule la volonté des travailleurs à s’y opposer la fera reculer.

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