Nos lecteurs écrivent : Nos lecteurs écrivent : La dictature d’un patron millionnaire09/09/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/09/Courrier_lecteurs_stylo_COULEUR_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C146%2C465%2C407_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nos lecteurs écrivent : Nos lecteurs écrivent : La dictature d’un patron millionnaire

Illustration - Nos lecteurs écrivent : La dictature d’un patron millionnaire

« Je suis vendeuse depuis 6 ans et 4 mois dans un magasin Gérard Darel à Cannes. Cette marque haut de gamme a été fondée par la famille Gerbi, qui l’a vendue en 2007 à un fonds américain pour 300 millions, puis l’a rachetée en 2015, à la faveur d’un redressement judiciaire, pour 40 millions. Cela pour dire que j’ai à faire à une des 500 familles les plus riches du pays.

Quand elle a repris les rênes de la société, la famille Gerbi a placé ses hommes et ses femmes aux postes clés. Avec moi, la situation se gâte vite car je suis élue CGT au CHSCT et au CE. Je m’insurge à chaque injustice. Elles sont nombreuses, par exemple celle de cette vendeuse licenciée car elle ne plaît pas au patron. Bref, je dérange. Le harcèlement systématique se met en place courant 2018. La direction me fait revenir sur mes jours de repos. Elle change les plannings. Et elle m’envoie des dizaines, des centaines de mails me reprochant tout et n’importe quoi.

En novembre 2019, j’alerte l’inspection du travail et le CHSCT pour harcèlement à mon encontre. Mais la direction retourne la situation contre moi, avec des collègues qui, sous pression, font de faux témoignages, m’accusant de les avoir insultées.

Pour l’inspecteur du travail, c’est parole contre parole, mais je vois bien que la mienne ne pèse pas grand-chose face à celle des représentants de la famille millionnaire et il finit par donner raison à mon patron !

En plein confinement, je reçois une convocation à un entretien préalable au licenciement. Puis l’inspecteur du travail accorde son autorisation administrative de me licencier. Tout me révolte dans cette affaire. Mais je ne me laisserai pas faire. Ce licenciement est abusif, il ne vise qu’à se débarrasser d’une déléguée qui n’a pas sa langue dans sa poche et qui se bat pour que les droits des salariés soient respectés.

Voilà comment un grand patron du prêt-à-porter se considère au-dessus des lois et veut se débarrasser d’une déléguée syndicale ! »

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