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Israël – Émirats arabes unis : un accord au mépris des Palestiniens
Les Émirats arabes unis et Israël ont annoncé jeudi 13 août la signature à Washington d’un accord censé conduire à une normalisation complète des relations diplomatiques entre les deux pays.
Pour les États-Unis qui ont poussé à ce rapprochement, il s’agissait de renforcer l’axe anti-iranien dans la région. Pour la première fois, un État du Golfe reconnaît officiellement Israël. Il est possible que d’autres monarchies pétrolières suivent, à commencer par un autre allié des États-Unis et adversaire de l’Iran, l’Arabie saoudite. Quant aux relations commerciales entre Israël et les Émirats arabes unis, elles n’ont pas attendu cet accord pour exister.
Les Émirats arabes unis ont prétendu que cet accord mettait fin à toute annexion supplémentaire par Israël de territoires palestiniens en Cisjordanie. Le Premier ministre israélien Netanyahou a immédiatement rectifié en précisant : « L’annexion est simplement reportée. » Le lendemain même de l’accord, l’aviation israélienne procédait à de nouveaux bombardements sur le territoire de Gaza.
Mais, même si Netanyahou renonçait aux annexions annoncées depuis plusieurs mois, cela ne change en fait rien. Netanyahou n’a cessé d’agiter la menace de l’annexion de la totalité de la Cisjordanie, en partie pour flatter son électorat d’extrême droite. Mais, entre la démagogie et la mise en œuvre, il y a un pas. Certains dirigeants israéliens considèrent que laisser l’Autorité palestinienne maintenir l’ordre dans la partie de la Cisjordanie qu’elle administre reste l’option la moins coûteuse.
L’accord entre les Émirats arabes unis et Israël ne fait que confirmer ce dont bien des Palestiniens étaient conscients : pour défendre leurs droits, tout au long de leur histoire, ils n’ont jamais pu compter que sur leur propre lutte, sans rien attendre des États arabes de la région ni de leurs classes dominantes.