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Dans les entreprises
La Halle : contre les fermetures
Samedi 13 juin, c’est une manifestation de plus de 500 personnes qui a parcouru toute la ville d’Issoudun pour manifester contre la fermeture des sites de logistique de la ville, ainsi que de Montierchaume.
287 travailleuses et travailleurs à Issoudun, 202 à Montierchaume et des dizaines de chauffeurs et sous-traitants de la Halle, sites logistiques de conditionnement et de distribution de chaussures et de vêtements, risquent de se retrouver à la rue fin juillet. La mise en redressement judiciaire va arriver dès fin juin et les deux repreneurs intéressés par le site n’envisageraient pas de reprendre plus d’une cinquantaine de salariés.
Les manifestants se posaient la question « que faire maintenant ? », comme l’a crié l’un d’eux en interrompant les discours. Les discussions se multipliaient pour dire que La Halle n’est pas un cas isolé, que les actionnaires s’en étaient mis plein les poches et qu’il n’y avait pas de raison que les travailleuses et travailleurs fassent les frais de la baisse des ventes.
Beaucoup dans la manifestation dénonçaient les « fonds vautours » qui auraient raflé d’importants profits. Dans une interview récente, Laurence Anne Parent, directrice d’un cabinet de conseil, l’illustrait en déclarant : « Dans les années 1990, Camaïeu et La Halle étaient des machines de guerre très rentables », avant des rachats d’enseignes qui ont poussé à gagner sans arrêt du chiffre d’affaires et arriver au trop-plein.
Quand les difficultés sont arrivées, les actionnaires et les banquiers ont fait appel, en 2016, à Patrick Puy, spécialiste de la « restructuration », qui a déjà sévi entre autres à Moulinex, Arc, Famas etc.
Ses déclarations sont sans ambiguïté, comme cette fameuse phrase qui en fait sans doute un dirigeant très apprécié dans son monde : « Il faut accepter de faire des choses pas morales, pas justes et pas normales .»
Après avoir vendu à la découpe la quasi-totalité des seize enseignes contrôlées par Vivarte, ce Patrick Puy fait donc du vide en fermant les sites de La Halle à Issoudun et Montierchaume.
De son côté, sur la zone industrielle d’Issoudun, juste à côté de La Halle, l’usine Safran, qui comptait 1 500 personnes et qui fabrique des sièges d’avions, a licencié 600 intérimaires. Elle projette de mettre en place un groupe de 500 ouvriers travaillant quatre jours pendant dix heures et de continuer à demander le paiement du chômage partiel jusqu’à la fin de l’année.
Tous ces patrons licencient, s’en prennent aux conditions de vie et de travail en fonction de leurs intérêts de capitalistes et peu leur importe de semer la misère ! Eh bien, que ce soit à La Halle, à Safran ou ailleurs, les emplois doivent être maintenus ainsi que les salaires. Il faut se préparer à l’imposer avec l’ensemble du monde du travail.