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Dans les entreprises
SNCF : les pressions de la hiérarchie
À la SNCF en général et à Réseau en particulier, les directions voudraient bien que les cheminots reprennent le travail rapidement. Bon nombre d’entre eux ne sont pas arrêtés du tout : les tournées d’inspection des aiguillages et autres postes d’alimentation ou caténaires ont une utilité certaine.
Au-delà, de plus en plus d’équipes se voient demander par leur chef des volontaires, là pour faire l’entretien d’un engin, ici pour préparer un chantier d’aménagement d’une voie, voire pour le nettoyage d’un local de rangement.
En fait, la direction nationale a laissé toute latitude aux directions locales de déterminer ce qui leur semble prioritaire et du coup, de fil en aiguille, on peut se retrouver à recevoir un appel de son chef pour faire des opérations loin d’être prioritaires.
Les équipes sont souvent petites et il est vrai que travailler à deux ou trois n’est pas comparable aux concentrations dans les usines ou les entrepôts. Alors certains chefs disent qu’il n’est pas plus dangereux de venir faire une vidange sur un engin que d’aller faire ses courses. Mais la vraie question est de savoir s’il s’agit d’opérations prioritaires et indispensables au fonctionnement de la SNCF. La direction met en avant la continuité du service public ; venant de ceux qui s’ingénient à le détruire, ce serait risible si la situation n’était pas si dramatique.
Pour ceux qui doivent travailler, la direction a mis plus de 15 jours pour éditer des fiches de sécurité expliquant, suivant les travaux à effectuer, les différents gestes à mettre en place pour rester en sécurité. Mais de toute façon la moitié des opérations prévues ne peuvent pas se faire dans les conditions décrites, le matériel de protection étant insuffisant. Ainsi, dans le secteur de Paris-Montparnasse, un lot de 2 000 masques est arrivé… pour plus de 300 travailleurs sur le terrain ! Sans parler des premières lingettes reçues, censées désinfecter les postes, véhicules, outils etc., mais qui n’étaient pas virucides.
En réalité, comme l’ensemble des patrons, la SNCF voit d’un mauvais œil tous ces salariés obligés de rester en confinement et elle voudrait bien que le travail reprenne.
Et lorsque ce n’est pas possible, elle voudrait que les travailleurs en paient le prix. Ainsi, dernièrement, la DRH du groupe SNCF a communiqué à l’ensemble des salariés que, dans un prétendu souci de responsabilité et afin d’assurer la reprise des activités à la fin de la période de confinement, l’ensemble des salariés, sauf ceux en maladie, devraient poser cinq jours de repos d’ici la fin du mois d’avril.
Remettre les salariés au travail, leur voler des jours de congés, voilà ce que l’on appelle le sens des responsabilités à la SNCF !