Les ouvriers, actuellement au chômage technique, ont reçu un mail leur demandant s’ils étaient prêts à revenir travailler le 15 avril, et sinon quelles seraient leurs justifications, manière de faire pression sur eux. Mais dans cette usine qui emploie près de 500 personnes, les outils et les instruments passent de main en main. En plus, les instruments de musique fabriqués sont systématiquement essayés, c’est-à-dire qu’un musicien souffle dedans puis le rend à la personne qui l’a monté pour qu’elle le démonte et fasse des réglages. Autant dire que les gestes barrières semblent bien difficiles à mettre en place.

Si la direction n’ose pas mettre en avant le caractère vital de sa production, sa communication évoque la mise en péril d’une petite entreprise. Mais Selmer, leader mondial dans sa catégorie, appartient depuis 2018 à un fonds d’investissement européen (Argos Wityu) qui possède une vingtaine d’entreprises moyennes en Europe …

Alors il n’est pas question que les ouvriers risquent leur vie pour fabriquer des instruments de musique !