Trump a longtemps minimisé le danger de ce qu’il appelle le « virus chinois ». Les médias pro-républicains, comme Fox News, ont présenté les inquiétudes sur la pandémie comme une crise d’hystérie des démocrates. Les autorités sanitaires appellent tous les Américains au confinement depuis des semaines, mais Trump a refusé toute décision fédérale et les gouverneurs républicains de certains États s’y sont longtemps refusés. Au Tennessee, par exemple, le confinement n’a été imposé que le 2 avril ; en Alabama, le 4 avril, etc.

Les religieux ne sont pas en reste. En Floride, un pasteur pentecôtiste de Tampa a défié les interdictions de rassemblement en organisant deux messes dans son église géante, le 29 mars. En Louisiane, le pasteur d’une autre église géante l’a imité le 31 mars : « Nous avons le mandat de Dieu pour nous réunir et nous rassembler », a-t-il expliqué, sans rire. Un des télé-évangélistes les plus riches du pays, le texan Kenneth Copeland, s’est adressé à ses fidèles en priant et en leur demandant de toucher leur écran de télé pour recevoir la guérison. Puis, comme il se doit, il les a appelés à donner de l’argent… à son église. Un autre, Jim Bakker, a promis une cure miracle : une boisson, la Silver Solution (une solution contenant de l’argent), qui permet de se débarrasser du virus dans les 12 heures… pour 300 dollars la bouteille. Un complotiste, Alex Jones, soutien de Trump, lui a fait une concurrence déloyale en commercialisant un dentifrice censé guérir du coronavirus, à 7,47 dollars le tube.

Quand le virus reçoit le concours de la bêtise humaine la plus crasse et de la cupidité la plus débridée, la bataille est loin d’être gagnée.