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- Lutte ouvrière n°2697
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La société en crise
En Île-de-France : réanimations saturées
Après celles de l’Est, les réanimations d’Île-de-France ont à leur tour été débordées. Avec aplomb, le directeur des hôpitaux de Paris, Martin Hirsch affirme que la situation est maintenant stabilisée, sans revenir sur ce qui s’est passé.
Le directeur de l’Agence nationale de santé (ARS) disait, lui, le 19 mars : « Au-delà de 1 300, les patients pourront toujours être accueillis, mais sur un mode plus dégradé .» Dimanche soir 5 avril, il y avait 2 506 personnes en réanimation. Alors tout a débordé et tout s’est dégradé.
Des évacuations spectaculaires ont été organisées, en avion, en train, en hélicoptère : 200 malades ont ainsi été emmenés en province. Mais cela n’a pas suffi. Dans tous les hôpitaux les soignants se sont débrouillés comme ils ont pu. Ils ont récupéré des vieux respirateurs, ils ont utilisé tout ce qu’ils avaient. Dans chaque hôpital, les médecins ont du choisir entre refuser les patients ayant le moins de chance de survivre à la réanimation et utiliser du personnel insuffisamment formé et du matériel dépassé ou pas complètement adapté.
Le problème de la saturation des réanimations reste entier et pour plusieurs semaines. Il semble que moins de patients arrivent chaque jour mais ils s’additionnent à ceux qui sont déjà-là, car très peu en sont déjà sortis.
Les collectifs inter-hôpitaux et inter-urgences qui ont mené la lutte du personnel hospitalier depuis un an avaient ô combien raison de réclamer des moyens pour l’hôpital public. Ces mêmes collectifs associés à de nombreux syndicats réclament aujourd’hui de « réquisitionner l’ensemble des forces industrielles de notre pays afin de produire les médicaments et dispositifs nécessaires pour vaincre cette épidémie mortelle ». Une telle réquisition serait effectivement nécessaire aujourd’hui, quitte à contraindre le patronat concerné.