- Accueil
- Lutte ouvrière n°2697
- Covid-19 : recherche et perspectives de profits
La société en crise
Covid-19 : recherche et perspectives de profits
Partout dans le monde des équipes médicales sont à la recherche de traitements contre le coronavirus. On teste un vaccin nouveau, des molécules anciennes telles que l’hydroxycholoroquine, l’azithromycine ou des médicaments antiviraux, ou des vaccins anciens contre la tuberculose ou la rougeole.
Les médias ont aussi fait une large publicité à un ver marin, l’arénicole, dont les globules rouges auraient la capacité d’apporter 40 fois plus d’oxygène que les globules rouges humains. Une étude sur dix patients a débuté. Une autre piste, pour laquelle une autre étude sur soixante patients a commencé, concerne la possibilité de transfuser du plasma – la partie liquide du sang – de malades du Covid-19 positifs mais guéris, en s’appuyant sur la présence d’anticorps antivirus.
Dans toutes ces recherches, les scientifiques disposent heureusement de moyens du fait de la situation d’urgence, qui impose de se mobiliser dans la guerre contre le virus. Mais c’est aussi une guerre économique qui a commencé entre les trusts pharmaceutiques, notamment entre les quatre grands qui dominent 85 % du marché des vaccins, Glaxo, Sanofi, Merck et Pfizer. L’enjeu est d’être le premier à mettre au point le vaccin, soit directement soit en rachetant les brevets de structures plus petites, des start-up qui l’auraient trouvé les premières, mais n’ayant pas les moyens de passer à la phase de la fabrication industrielle.
Car c’est bien un nouveau marché qui peut s’ouvrir, celui du traitement d’une pandémie qui pourrait devenir saisonnière à l’instar de la grippe, pour laquelle tous les ans un nouveau vaccin est fabriqué et des milliards de patients vaccinés. Avec le Covid-19 il en sera peut-être de même et les profits espérés pourraient justifier tous les efforts déployés aujourd’hui.
C’est peut-être ce retard que toute l’humanité paye aujourd’hui, en se retrouvant désarmée face à la nouvelle pandémie. Pour les grands laboratoires, les perspectives de profits n’étaient pas suffisantes.